Le ministre de la Santé Gaétan Barrette estime que les radiologistes des cliniques privées «prennent les patients en otage» en refusant des rendez-vous et entend serrer la vis.
«Il y aura une entente éventuellement et s’il le faut elle sera littéralement imposée. Actuellement, ils pourraient très bien donner des rendez-vous alors on appelle ça une grève», dit le ministre.
Quelque 120 000 patients seraient en attente d’une échographie dans la province. Certains voient leur rendez-vous annulé le jour même et, s’ils pensaient se tourner vers les hôpitaux, se font rappeler que l’attente peut atteindre les trois ans.
«Il n’y a aucune raison pour les radiologues en cabinet de ne pas donner de rendez-vous puisque depuis le début on leur dit que comme c’est prévu dans les ententes avec eux ils peuvent donner le rendez-vous parce qu’ils vont être payés même s’il faut les payer rétroactivement», ajoute-t-il.
«Les radiologues, comme tous les médecins spécialistes, sont très bien payés. Il n’y a personne qui peut se plaindre de son manque de rémunération et je trouve ça dommage qu’un groupe de médecins comme eux décident de prendre les patients en otage».
Entente
Une entente entre la Fédération des médecins spécialistes (FMSQ) et le gouvernement Couillard est intervenue le 29 décembre dernier rendant gratuits les échographies en clinique médicale, ainsi que des services de tomographie optique du globe oculaire et d’ophtalmoscopie confocale par balayage laser.
Québec offre entre 60 et 70 dollars par échographie. Les spécialistes en réclament entre 100 et 120.
«On a un ministre qui est "bulldozer" et qui nous pousse cette entente-là, et qui nous force à la dernière seconde», affirme le Dr Vincent Oliva, président de l'Association des radiologistes.
La situation soulève l'indignation d'un médecin de famille qui a même déposé une plainte au Collège des médecins.
«L'article 3.1 dit que le médecin doit collaborer - pas "peut" - mais doit collaborer avec les autres médecins au maintien et à l'amélioration de la disponibilité et de la qualité des services médicaux auxquels une clientèle ou une population doit avoir accès», soutient le Dr Clifford Blais.
Le ministre de la Santé avise les radiologistes de son impatience face à la situation actuelle.
