L’image est frappante. Le modèle des CHSLD n’est pas adapté pour tous les résidents et une importante réforme s’impose selon l’ancien ministre péquiste de la Santé et gériatre Réjean Hébert.
«C’est comme si on vendait un modèle de minifourgonnette pour tous les Québécois. Ce modèle est adapté pour les familles, mais pas pour la majorité de la clientèle», dit le spécialiste de la santé en entrevue à l’émission de Mario Dumont.
Choisir au lieu d’imposer
Après de nombreuses réformes qui n’ont vraisemblablement pas fonctionné, M. Hébert est d’avis que la lourdeur des cas et du vieillissement de la population doit amener le Québec à modifier son approche pour répondre aux besoins des usagers.
«Le CHSLD est devenu la panacée parce qu’il n’y a pas d’autres solutions et nous n’avions pas investi dans le maintien à domicile», réaffirme-t-il. «Les habitations deviennent de grosses structures.»
L’ancien ministre se souvient qu’il dénonçait, dans les années 80, le manque de ressources dans les soins à domicile.
«On a insisté sur le format institutionnel et on a délaissé les soins à domicile qui sont un élément important et fondamental pour répondre aux besoins des usagers. On finance des établissements, mais je voudrais investir dans les usagers comme l’assurance autonomie qui se fait dans plusieurs pays. Dans les autres pays, ils décident de rester à la maison.»
De meilleures solutions avec 75 000$ par année
Le spécialiste en gériatrie est convaincu que Daniel Pilote, «en prison» dans un CHSLD à 54 ans, trouverait de meilleures solutions si le gouvernement lui donnait la somme de 75 000$ (coût d’une place en CHSLD annuellement) pour améliorer sa situation.