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La réforme du Régime des rentes du Québec proposée divise

TOMA ICZKOVITS/AGENCE QMI

Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) demande au gouvernement Couillard de faire preuve d’audace afin de s’attaquer aux coûts du Régime de rentes du Québec (RRQ), alors que d’autres jugent que la réforme proposée ne permettra pas d’en donner plus à ceux qui en auront besoin.

Le gouvernement du Québec tient des consultations sur l’avenir du Régime des rentes du Québec. Selon le site de Retraite Québec, ces consultations ont pour but de trouver des façons d’assurer plus d’équité entre les générations et de veiller à une pérennité du régime, tout en respectant la capacité de payer des travailleurs et des employeurs.

Le président-directeur général du CPQ, Yves-Thomas Dorval croit qu’il faut donner un solide coup de barre. «La situation actuelle et future du régime va nécessiter des décisions audacieuses, telles que la possibilité d’augmenter l’âge auquel un travailleur peut percevoir sa rente du régime sans pénalité», a affirmé Yves-Thomas Dorval, dans un communiqué.

Il propose de faire passer l’âge d’admissibilité à 67 ans, ce qui selon le CPQ corrigerait une partie des problèmes.

Toujours selon le Conseil du patronat, le RRQ est confronté à plusieurs défis. Il a cité la sous-capitalisation du régime conjuguée à un vieillissement de la population, une espérance de vie plus longue et à de nombreux départs hâtifs à la retraite. Les employés et les employeurs québécois doivent aussi assumer un écart qui persiste entre les cotisations au RRQ (10,8 %) et celles versées pour le Régime de pension du Canada (9,9 %).

«Et ce, en défaveur des employeurs et des employés du Québec», a dit M. Dorval, rappelant que ceux qui contribuent au RRQ ont dû se résoudre à des augmentations constantes ces dernières années pour maintenir le régime à flot et assurer la viabilité financière.

En plus des hausses des cotisations au RRQ, le patronat a rappelé qu’il a aussi dû assumer des taxes sur la masse salariale supérieures à celles des autres provinces canadiennes.

Pour sa part, l’Institut économique de Montréal (IEDM) prône le statu quo, ajoutant que toute bonification du régime impliquerait des contributions supplémentaires et une diminution du revenu disponible pour les Canadiens.

«Élargir le régime public signifie en réalité imposer une nouvelle taxe sur la masse salariale, alors qu’il est déjà reconnu que ces taxes sont beaucoup trop élevées au Québec et nuisent autant aux travailleurs qu’à la compétitivité des entreprises d’ici», a souligné Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l’IEDM.

Assurer le filet social des plus pauvres

Sur une tout autre note, l’Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP) se dit déçue de la réforme proposée, qui apportera d’autres iniquités.

«Ceux qui auront davantage besoin de la régie des rentes du Québec sont les travailleurs à faible revenu d’aujourd’hui. Ils n’arrivent pas à épargner suffisamment et on propose pratiquement le statu quo. C’est inacceptable», a mentionné Rose-Mary Thonney, première vice-présidente de l’AQRP.

L’association déplore aussi qu’il n’y a rien de prévu pour la prestation de décès, pour les conjoints survivants, non indexée et qui resterait donc à 2500 $.

«Ce montant représente très souvent une charge importante pour les aînés à faible revenu qui doivent assumer ce fardeau. Il est temps de revoir à la hausse cette prestation», a affirmé André Bourget, deuxième vice-président de l’AQRP.

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