Dans l’arène politique depuis 37 ans, le député de Brome-Missisquoi et ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis, fait l’objet d’une enquête policière à caractère sexuel. Le politicien de 66 ans a été exclu du caucus libéral, hier. Un criminaliste rappelle qu’aucune accusation n’a encore été portée par la Sûreté du Québec (SQ).
«Est-ce simplement du harcèlement sexuel à l’intérieur du bureau? Y a-t-il eu contact sexuel? On ne le sait pas. Ce qui me choque un peu, c’est que l’on est encore au niveau d’une enquête policière et il n’y a pas d’accusation. Là, c’est comme s’il était coupable», fait savoir Me Jean-Pierre Rancourt.
L’avocat fait le parallèle avec le député Gerry Sklavounos suspendu du caucus libéral en octobre dernier à la suite des allégations d'agression sexuelle formulée à son endroit par la jeune Alice Paquet.
«On l’a vu avec le député Sklavounos, ça fait des mois, et il n’y pas d’accusation portée contre lui. Je trouve ça dommage. Une enquête sur un individu peut s’avérer non fondée à la fin, le procureur de la Couronne ne porte pas d’accusation. Et la réputation de l’individu est salie à jamais», soutient le criminaliste Jean-Pierre Rancourt.
Une employée politique, en ce moment en congé de maladie, se serait plainte des comportements déplacés de Pierre Paradis à son endroit. Les faits remonteraient à 2015. L’enquête pour inconduite sexuelle menée d’abord par le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a finalement été transférée à la SQ.
«Les policiers vont le [Pierre Paradis] rencontrer. Il peut faire une déclaration ou pas. Il va voir avec son avocat. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) décidera si des accusations sont déposées», informe Jean-Pierre Rancourt.