Un enseignant et chercheur de l’Université Laval figure parmi les victimes de la fusillade survenue au Centre culturel islamique de Québec, dimanche soir.
Khaled Belkacemi, 60 ans, était professeur titulaire à la Faculté de sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA). Il était également père de famille. Son fils a d'ailleurs réagi sur sa page Facebook avec ce message.

CAPTURE D'ÉCRAN, FACEBOOK
Joint par Le Journal en matinée lundi, un collègue de M. Belkacemi ignorait le triste sort de son collègue.
«C’est une lourde perte», a commenté Hani Antoun, professeur retraité, associé à la faculté. «C’était un homme très compétent et bien connu dans son domaine», poursuit M. Antou.
L’épouse de la victime, Safia Hamoudi, est également professeure titulaire et chercheuse dans la même faculté. Il n’a pas été possible de lui parler.
La nouvelle a créé un onde de choc. Jean-Claude Dufour, le doyen de la FSAA, a bien connu M. Belkacemi, qui était son collègue depuis 2002. «C’était une personne extraordinaire, il était toujours souriant, vraiment performant. C’était un prof exemplaire, qui adorait ses étudiants gradués et qui enseignait très bien.»
Un peu plus tôt cet après-midi, M. Dufour a rencontré la femme de M. Belkacemi. «C’est une épreuve très difficile pour elle», a-t-il affirmé, puisqu’elle perd son mari, mais aussi son collègue de travail.
Mme Hamoudi était présente à la mosquée dimanche, mais puisqu’elle n’était pas aux côtés de son mari au moment de la fusillade, elle a dû attendre de longues heures avant que les policiers ne lui confirment la triste nouvelle.
Au département, «c’est un choc majeur», a ajouté M. Dufour. Un rassemblement aura lieu demain midi afin d’observer une minute de silence, en mémoire des victimes de la tragédie.
Par ailleurs, M. Belkacemi faisait partie du Centre en chimie verte et catalyse et de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF). Il avait cinq projets en cours de recherche.
«C’est une grosse perte, bien sûr, pour les ingénieurs, pour l’agriculture, pour l’industrie alimentaire», indique M. Antoun.
La directrice de l’INAF, Sylvie Turgeon, a souligné qu’il s’apprêtait à partager des résultats de recherche concluants portant notamment sur le remplacement des agents de conservation des aliments par des ingrédients naturels.
Les événements sont encore plus difficiles puisque le suspect est un étudiant de l’Université Laval, a ajouté le doyen. «C’est triplement plus difficile», a laissé tomber M. Dufour, qui n’aurait jamais imaginé pareille tragédie impliquant des gens reliés à l’Université Laval.
L’administration universitaire a renforcé la sécurité dès lundi matin un peu partout sur le campus et en particulier à la FSAA et près des lieux de culte.