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Regard sur le rite funéraire musulman

La cérémonie qui se tiendra jeudi en hommage à trois des victimes de l’attentat de Québec sera célébrée selon les rites musulmans.

À la mort d'un proche, les musulmans du Québec sont souvent confrontés à une décision déchirante: inhumer l'être aimé dans sa terre d'accueil ou le rapatrier dans son pays d'origine.

«À Québec, il n'y a pas de cimetière. Il n'y a même pas de structure funéraire. Il y a le décès en lui-même qui est un gros choc. Ensuite, il y a la décision de la séparation totale de famille. Imaginez si moi-même j'ai mon enfant et je dois l'enterrer, mais qu’il n'y a pas de cimetière à proximité», explique la directrice de l’Association de la sépulture musulmane du Québec, Hadjira Belkacem.

«Il faut démontrer le rituel. Il faut que la société aussi qui nous a accueillis connaisse nos traditions.»

Les valeurs religieuses musulmanes prohibent l'incinération et prévoient que le corps soit enterré dans un linceul blanc entre 24 et 48 heures après le décès.

Des délais parfois difficiles à respecter.

«Mettre le corps dans un linceul blanc symbolise toujours la pureté et l'égalité. Mais ici, le règlement nous oblige à mettre le cercueil», dit-elle.

Deux mosquées au Québec, dont la grande mosquée de Brossard, et autant de salons funéraires sont disposés à offrir la toilette funéraire.

L'Association déplore par ailleurs le manque de sépultures pour les musulmans du Québec et milite pour que la nouvelle génération puisse enterrer leurs proches près d'elle, à défaut d'être séparée par la mort.

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