Un organisme de défense des droits des enfants autistes au Bas-Saint-Laurent dénonce les diminutions de services du Centre de réadaptation en déficience intellectuelle (CRDI).
C'est notamment le cas d'une famille qui a vu les heures de l'intervenant coupées de moitié, une situation qui n’est pas sans conséquence. Maxime Gravel, le père d’un jeune garçon autiste de 3 ans, a appris en janvier que les services de la technicienne en éducation spécialisée pour son fils seraient diminués à 11 heures semaine.
Pour que l’intervention soit efficace, l'Institut national d'excellence en santé et services sociaux du Québec recommande, selon une étude, que les jeunes enfants autistes soient accompagnés par un éducateur spécialisé au moins 20 h par semaine.
Maxime Gravel s’est informé auprès d’autres CISSS de la province et a constaté que des services spécialisés de 20 heures étaient le nombre recommandé dans pareille situation. Il s’inquiète des répercussions que pourrait avoir cette diminution d’heures sur le développement de son garçon.
«Si c’était une maladie plus physique, nommons par exemple une leucémie, le traitement reconnu par la science partout dans le monde, c’est 20 doses de chimiothérapie, a déploré Maxime Gravel. Votre enfant, s’il va à Trois-Rivières ou Chicoutimi ou encore à Lévis, il recevra ses 20 doses de chimio. S’il vient à Rimouski, il va avoir juste 11 doses. Est-ce que ce serait acceptable ?»
L’Association de l’autisme de l’Est-du-Québec indique malheureusement que cette problématique n’est pas unique au Bas-Saint-Laurent. Plusieurs parents se sont plaints de la réorganisation des services du CRDI.
«C’est clair que si on n’est pas en mesure d’accompagner adéquatement un enfant qui a des besoins particuliers, si on ne peut pas l’aider à mieux s’épanouir et à mieux développer ses capacités, cet enfant-là ne sera pas en mesure de se développer complètement, a expliqué Philippe De Carufel, directeur général de l’Association de l'autisme de l'Est-du-Québec. Ça peut donc cristalliser certaines problématiques et amener des défis supplémentaires. Nous ce qu’on dit, c’est que ça ne sert à rien de pelleter par en avant, parce que ce qu’on pense sauver aujourd’hui en temps de ressources, on aura éventuellement à le payer dans les années futures.»
Selon Éric Saint-Laurent, directeur du programme en déficience intellectuelle du CISSS du Bas-Saint-Laurent, explique qu’il ne s’agit pas d’une diminution des heures qui a été faite, mais plutôt une réorganisation et que les enfants seront traités cas par cas.
«Juste au niveau du Québec, on parle en moyenne par semaine de 13,51 heures. Au Bas-Saint-Laurent, on est à 14,28 heures par semaine. Y’a pas vraiment de régions qui atteignent le 20 heures par semaine. Y’a des enfants qui vont le recevoir et d’autres qui recevront moins. Pourquoi? Parce que chaque enfant est différent et chaque parent est différent. Il faut vraiment y aller sur une situation qui est faite de façon rigoureuse par différents professionnels», a précisé Éric Saint-Laurent.