L’homme soupçonné d’avoir perpétré l’attentat au Centre culturel islamique de Québec dimanche dernier, Alexandre Bissonnette, est gardé dans des conditions particulières au centre de détention de Québec. Il s'y trouve sous constante surveillance depuis lundi dernier.
Dans une entrevue exclusive accordée à TVA Nouvelles, un détenu de cette prison a raconté dans quelles conditions vit Bissonnette. Ce dernier est incarcéré dans une cellule capitonnée à l’infirmerie, à l’écart des autres détenus.
«On est souvent en cellule quand ils ont des interventions majeures à faire avec Bissonnette, dit ce codétenu lors d'une conversation téléphonique. Il porte une jaquette anti-suicide. Il n’a qu’un trou par terre comme toilette. Il a l’air d’un gars très timide et semble avoir beaucoup pleuré. Il est tout petit, maigre, il a l’air inoffensif. Il n’a pas l’air d’un gars qui a fait ce qu’il a fait.»
Bissonnette aurait reçu deux visites d'un aumônier. Il ne semble pas vouloir lui parler puisque celles-ci ont duré moins d'une minute.
À son arrivée, Bissonnette, 27 ans, a rempli un questionnaire, communément appelé le «formulaire bleu» par les gardiens. Il s’agit d’une grille d’évaluation du risque de suicide d’un nouveau détenu.
«Dans une cellule capitonnée, les murs sont rembourrés pour éviter que les détenus se frappent la tête et tentent de s’automutiler, explique le criminologue Jean-Claude Bernheim. C’est une mesure de protection physique. Comme son avocat a affirmé qu’il voulait demander un examen psychiatrique, on peut penser qu’il a un problème de cet ordre. On comprend que c’est une personne violente.»
«Mercredi et vendredi, il a pris une douche menotté, ajoute le codétenu. Il reçoit de la médicamentation des infirmiers deux à quatre fois par jour. Lors de ses déplacements, il est menotté dans le dos.»
Que ce soit pour manger ou pour tout autre besoin essentiel, les gardiens s'occupent de lui de façon particulière.