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Sainte-Marie-Saint-Jacques se mobilise

Craignant de perdre des ressources dédiées à leur quartier «tissé serré», des centaines de citoyens de Sainte-Marie-Saint-Jacques (SMSJ) se sont rassemblés dimanche matin pour protester contre le projet de redécoupage de la carte électorale.

«La spécificité de SMSJ doit rester, c'est vraiment un milieu communautaire qui ne fitte pas avec la réalité de Westmount, croit Alex Vandal-Milette, qui déplore que les citoyens du quartier n'aient pas été consultés. Si on veut continuer à avoir des ressources et un appui, il faut que cette circonscription demeure telle qu'elle est.»

Mardi, la Commission de la représentation électorale a déposé un rapport proposant la création d'une nouvelle circonscription, Ville-Marie, constituée de parties des circonscriptions actuelles de Sainte-Marie–Saint-Jacques, Saint-Henri–Sainte-Anne et Wesmount–Saint-Louis.

Même si cette proposition n'est pas définitive, la Commission prendra une décision finale après que les élus en aient débattu pendant cinq heures à l'Assemblée nationale. Cette proposition a d'ailleurs entraîné une levée de boucliers dans SMSJ, alors que 10 000 personnes ont signé une pétition pour réclamer une consultation publique sur ce projet.

Services communautaires en moins?

Selon le directeur de la Corporation de développement communautaire (CDC) Centre-Sud, François Bergeron, ce projet pourrait directement nuire aux résidents.

«Le principal enjeu, c'est la représentativité des citoyens. On est dans un quartier pauvre, qui a besoin d'attention particulière. On ne veut pas être dilués et on n'a pas de lien naturel avec la future circonscription de Ville-Marie».

Logements sociaux, sécurité alimentaire et intégration des nouveaux arrivants, les besoins et les réalités de SMSJ sont vraiment différents que ceux du centre-ville, plaide Laurence Tessier-Dansereau, une citoyenne.

«On le voit déjà au municipal, avec l'arrondissement de Ville-Marie, illustre-t-elle. Beaucoup d'enjeux sont pris par le Quartier des spectacles, par exemple».

«On risque aussi d'en perdre avec la concertation des organismes», ajoute Pascale Huberty, qui travaille à la Maison des familles Centre-Sud.

«Tremblement de terre»

Décidée à se battre «à tous les instants» pour sauver sa circonscription, la députée solidaire Manon Massé a qualifié ce projet de «tremblement de terre».

«Le plus important, à cette étape-ci c'est d'exiger que le processus ralentisse, il faut trouver tous les moyens pour y arriver, et que le gouvernement du Québec accepte de nous consulter», croit Mme Massé.

De son côté, la députée péquiste Carole Poirier, qui était présente au rassemblement dimanche, s'est engagée à donner son temps de parole à Mme Massé lors du débat qui portera sur la question à l'Assemblée nationale.

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