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Le manque de ressources en éducation sexuelle inquiète

Des professionnels de la santé, de l'éducation et de la sexologie dénoncent le peu de ressources consacrées à l'éducation sexuelle pour les jeunes.

«La pornographie a pris le relais sur l’éducation sexuelle de nos jeunes», affirme la sexologue Marie-Christine Pinel

L'apprentissage de la sexualité chez les jeunes, est-ce le rôle des parents ou de l'école? À défaut d'avoir trouvé réponse à leurs questions, 85 % des jeunes hommes et 28 % des jeunes femmes du quatrième secondaire faisant partie d'un groupe de quatre écoles du Québec se sont dirigés vers des sites pornographiques en 2015.

«La pornographie, ça tue la rencontre intime entre deux individus. Ça engendre des rapports de domination», ajoute Marie-Christine Pinel.

Est-ce que l'enseignement de la sexualité est suffisant au Québec? La réponse courte est non croit la sexologue Sophie Morin.

«Il y a des projets pilotes qui sont mis en place. On a pelleté ça dans la cour des enseignants qui n’ont pas été formés.»

Depuis quelques jours, le site web PornHub offre un portail d'information sur une sexualité dite responsable. Le géant de la pornographie a approché la psychologue montréalaise, Laurie Betito, pour assumer la direction de cette section du site.

«Pour moi, le but c’était d’essayer de joindre du monde. Le fait qu’il y a 60 millions de visiteurs par jour, c’était la place parfaite», explique Laurie Betito.

Plusieurs spécialistes déplorent cette approche.

D'après un professeur à l'UQAR, les statistiques associées aux risques de transmissions des ITS que l'on affiche sur PornHub ne permettent pas de se poser des questions sur des pratiques sexuelles à risques.

«Ce qui est banalisé à mon sens, c’est beaucoup plus le fait de se poser des questions sur ce qu’on a envie de vivre. Que 1 %, 10 % ou 99,9 % des gens aient telle ou telle pratique sexuelle, ce n’est pas l’essentiel. Ce qu'il faut se demander c’est, est-ce que c’est une pratique qui me convient, est-ce que c’est ce que j’ai le goût de vivre? Le site ne nous amène pas à poser ces questions-là», déplore Jérôme Pelletier, professeur en sciences infirmières.

«Et c’est dommage, parce qu’on n’explore pas des pratiques sexuelles comme on expérimente un restaurant par exemple», ajoute Jérôme Pelletier.

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