Il y a cinq ans, les étudiants de l'Université du Québec à Rimouski (UQAR) entamaient leur printemps érable.
Pendant 12 semaines, soit entre le 27 février et le 19 mai 2012, ils vont paralyser complètement les activités d'enseignement à l'UQAR afin que le gouvernement du Québec revienne sur sa décision de hausser les frais de scolarité. De tous les étudiants des universités et collèges de la province, ce sont eux qui ont été les plus tenaces dans leurs revendications.
«Avec l’intransigeance du gouvernement à l’époque, on se disait qu’on allait être en grève jusqu’à la fin. Même à Rimouski, les mandats devenaient de plus en plus fermes face au gouvernement», se rappelle l’ex-leader étudiant Thomas Briand-Gionest.
D'ailleurs, l'UQAR deviendra vite le symbole de la résistance étudiante en dehors des grands centres. Cinq ans plus tard, Thomas Briand-Gionest demeure convaincu du bien-fondé de ce long conflit.
«On vivait un moment de démocratie, un moment d’histoire. Je pense qu’on a montré à tout le monde que, ce n’est pas parce qu’on a 20 ans, qu’on n’était pas capables d’être articulés, d’argumenter et de se mobiliser», ajoute M. Briand-Gionest.
Selon l'ex-leader étudiant, le printemps érable de 2012 a fait du mouvement étudiant une force vive au Québec que le gouvernement ne peut plus ignorer: «Oui, ça a valu le coup! Je pense que ça a coûté cher, mais je pense qu’on est sortis plus grands comme citoyens, et qu’on est sortis plus conscientisés comme Québécois.»
Malgré tout, cinq ans plus tard, ce conflit a-t-il laissé des divisions chez les anciens étudiants devenus aujourd'hui de jeunes travailleurs? «Je pense que c’est ça qui est beau. Même si on était des carrés verts ou des carrés rouges, malgré qu’il y avait un certain clivage et qu’il en demeure un aujourd’hui, je pense que c’est intéressant parce qu’on a été capables d’aller plus loin et de se parler.»