L'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) vient de rendre publique une nouvelle carte permettant d’évaluer les risques de propagation de la maladie de Lyme, qui peut avoir de graves conséquences sur la santé des gens qui la contractent.
Le problème touche encore plus de municipalités au Québec. En 2015, l’INSPQ avait répertorié 199 municipalités comme représentant un risque connu, et ce chiffre a atteint 236 en 2016.
La carte de l’INSPQ permet de cibler les municipalités où les trois stades de la tique ont été identifiés par des activités de surveillance, et où la dangereuse bactérie a été détectée chez plus de 20 % des tiques, dont au moins une nymphe.
Plusieurs régions sont touchées par le problème : l’Outaouais, Laurentides, Lanaudière, la Mauricie et Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, l’Estrie, la Montérégie, Laval et Montréal.
La municipalité de Farnham, en Estrie, est jugée par la Santé publique comme étant à risque élevé pour la maladie de Lyme.
Encore plus de cas?
Le portrait provincial de ces municipalités à risque ne représente toutefois pas le nombre de cas diagnostiqués officiellement.
En 2015, 160 cas de maladie de Lyme ont été rapportés au Québec, comparativement à 126 en 2014, 143 en 2013, 43 en 2012 et à 32 en 2011.
De plus, le diagnostic est encore plus difficile à établir après plusieurs mois.
Deux femmes touchées par la maladie de Lyme ont dû se faire diagnostiquer aux États-Unis.
C’est le cas de Nadine St-Onge. «On est touché, et on ne fait pas partie des statistiques. Donc, il y a plus de gens qui en sont atteints que ce qui est dit officiellement», croit Mme St-Onge.
Comme son diagnostic est tombé aux États-Unis, elle a du mal à se faire traiter et obtenir les médicaments ici, au Québec, un scénario que vivent de nombreux Québécois atteints. «Ces gens-là sont désespérés», ajoute Mme St-Onge.
Même son de cloche pour Rachel Guignard, également affectée par la maladie de Lyme.
«C’est controversé comme maladie. Quand c’est dans la forme plus jeune de la maladie, quand on vient d’avoir la piqûre, puis que c’est évident avec l’érythème migrant, on obtient les soins. Les médecins sont ouverts, puis ils suivent le protocole élaboré. Sauf que quand c’est une forme chronique de la maladie, comme moi, c’est plus difficile. On fait face à une fermeture chez les médecins, ils ont les mains liées et ne peuvent déroger du protocole qui est en place.»
Symptômes
Les premiers symptômes de la maladie de Lyme apparaissent généralement entre 3 et 30 jours après la piqûre d’une tique infectée.
Le symptôme le plus courant est une rougeur sur la peau, à l’endroit de la piqûre. Ce symptôme est présent dans 60 à 80 % des cas d’infection. La rougeur s’étend rapidement pour atteindre plus de 5 centimètres et elle peut être en forme d’anneau ou de cible. Parfois, des rougeurs peuvent aussi apparaître à plusieurs endroits sur le corps.
Plusieurs autres symptômes peuvent accompagner la rougeur caractéristique, comme de la fièvre, de la fatigue, des maux de tête, des raideurs à la nuque et des douleurs musculaires et articulaires, peut-on lire sur le site de la Santé publique du Québec.
«Si vous présentez un ou plusieurs des symptômes de la maladie de Lyme dans les 3 à 30 jours après avoir été piqué, appelez Info-Santé 8-1-1 ou consultez un médecin. Fournissez les renseignements que vous avez notés concernant la piqûre. Si vous consultez un médecin, apportez-lui la tique si possible, dans un contenant bien fermé. Le médecin pourrait décider de la faire analyser».
Si vous avez été piqué par une tique dans les municipalités à risque, un traitement préventif par antibiotiques pourrait être prescrit.