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Un directeur adjoint suspendu

Bernard Lamothe, l’un des adjoints du chef Philippe Pichet, est devenu vendredi le premier cadre de l’état-major du SPVM à écoper depuis le début de la crise dans laquelle le corps de police montréalais est plongé.

Le directeur adjoint Lamothe a été relevé de ses fonctions jusqu’à nouvel ordre, a confirmé au Journal la commandante Marie-Claude Dandenault, responsable des communications au SPVM.

Le directeur Pichet en a informé ses troupes par voie de courriel.

La direction de la police de Montréal n’a pas expliqué les raisons pour lesquelles elle a décidé de suspendre M. Lamothe, autrement qu’en raison de nouvelles informations obtenues par la Sûreté du Québec dans l’enquête qu’elle mène sur le SPVM depuis 12 jours.

«Ce matin j’ai reçu un appel de la Sûreté du Québec m’informant qu’il y avait des dossiers ouverts en lien avec M. Lamothe, a expliqué M. Pichet en entrevue à TVA Nouvelles. J’ai pris la décision de le relever de ses fonctions immédiatement. »

Bernard Lamothe, 55 ans, était responsable de la Division stratégique du SPVM.

Mais entre 2013 et 2015, M. Lamothe était également responsable du Service des enquêtes spécialisées, étroitement lié à la controversée Division des affaires internes qui est elle-même éclaboussée par des allégations de fabrication de preuve depuis les révélations de quatre ex-policiers et officiers du SPVM de l’émission J.E. et de notre Bureau d’enquête, le 21 février.

Cette mesure a été prise au lendemain d’allégations criminelles de corruption, de trafic d’influence et de fréquentations douteuses liées à la mafia, visant certains cadres de l’état-major et lancées par le président de la Fraternité des policiers de Montréal, Yves Francoeur, en entrevue à l’animateur Paul Arcand, du 98,5 FM.

Cette suspension tombe également le jour où Le Journal rapportait qu’un influent membre de la mafia, enregistré à son insu par les forces de l’ordre dans une enquête d'envergure, affirmait que des policiers du SPVM étaient payés par le crime organisé italien.

«Maintenant, ce que je demande aux gens, c’est de ne pas juger trop rapidement, a ajouté Philippe Pichet. Le fait que j’aie relevé M. Lamothe de ses fonctions immédiatement, c’est pour assurer une transparence et aussi pour nous donner le temps de faire la lumière par rapport à tous ces dossiers-là.»

Bernard Lamothe compte près de 29 années de métier dans la police. Il était d’ailleurs sur les rangs dans la course à la succession de l’ex-directeur Marc Parent, que M. Pichet a remportée en août 2015.

Il était possiblement considéré comme le cadre de l’état-major du SPVM détenant le plus d’expérience dans le domaine des enquêtes, ayant longtemps dirigé la Division de lutte au crime organisé de la police montréalaise.

Prudence avec le mot «crise», dit Pichet

En entrevue avec TVA Nouvelles, Philippe Pichet a voulu remettre les pendules à l’heure concernant la tempête que traverse actuellement son corps de police.

«Il faut faire attention avant de dire que le SPVM est en crise, a-t-il dit. Je vous dirais que la majorité des employés continuent à donner le service sur le terrain. Les gens répondent aux appels, ils sont dans la rue, il y a des enquêtes qui se font.»

Il s’est du même coup défendu de vouloir minimiser les événements.

«Je ne minimise rien, a-t-il déclaré. [...] Par contre, je le concède, il y a des informations très très préoccupantes, toutes les allégations qu’on entend. Je vous le dit, mon but c’est de faire la lumière et je pense que l’équipe mixte va être en mesure de faire cette lumière là.»

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