TVA Nouvelles dévoilait jeudi que le nombre d'adultes et d'enfants qui prennent des médicaments pour un trouble de déficit de l'attention avec/sans hyperactivité (TDAH) a considérablement augmenté depuis quatre ans. Les remboursements de la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) ont grimpé de 20 millions de dollars depuis 2012.
Pour contrôler le TDAH, il existe une autre solution qui ne fait cependant pas l'unanimité.
Deux fois par semaine, Aroa, 7 ans, se présente dans une clinique de St-Lambert pour suivre un entraînement de «neurofeedback» d'une durée d'une heure.
La première fois, une cartographie de son cerveau a été faite. «Ça nous permet de voir dans le cerveau à quel endroit les fréquences sont mal régulées, explique l'ostéopathe Donald Morin de la Clinique Postura. On voit ici que c'est dans le centre du cerveau.»
Aucun diagnostic médical ou pharmaceutique ne peut être fait sur place. Le «neurofeedback», est un entraînement qui permettrait à Aroa de contrôler son trouble de déficit de l'attention avec impulsivité.
Elle a une électrode sur la tête pour capter les réactions de son cerveau et est installée devant un écran où elle voit défiler des personnages. Elle écoute de la musique et doit se concentrer.
Ses neurones répéteront ces exercices dans la vie de tous les jours. Elle suivra au total 40 séances qui coûteront 4000 dollars à ses parents.
«On ne voulait pas qu'elle prenne des médicaments à un âge aussi jeune. On avait peur, dit son père Alex Lopez.»
Pour Aroa l'école était devenue un fardeau. «C'était vraiment pas bien. Je n'avais pas le temps de finir mes examens.»
Après les 3 premiers entraînements, elle a eu un examen de mathématiques. «Auparavant elle n'arrivait pas à compléter l'examen. Elle l'a fini avant les autres élèves et nous a dit que c'était facile, se réjouit son père!»
Le «neurofeedback» peut aussi servir à contrôler la fatigue et les insomnies, les problèmes cognitifs, et aussi le TDAH chez les adultes.
Mais cette méthode qui existe depuis plusieurs années n'est pas encore validée scientifiquement et des chercheurs de l'Université McGill l'ont contestée dans une étude internationale publiée l'an passé dans «The Lancet Psychiatry».
La semaine dernière, l'Union européenne a annoncé qu'elle va entreprendre une vaste étude sur le sujet.
Le père d'Aroa, lui, est déjà convaincu de son efficacité. Sa fille se conduit de mieux en mieux.