Alors que le Service de police de la Ville de Montréal est dans la tourmente depuis deux semaines, on apprend que les officiers de direction du SPVM ont touché l'an dernier près de 353 000$ en bonis.
Selon nos informations, certains de ces bonis sont directement liés aux contraventions émises par les agents sur le terrain, situation déplorée à maintes reprises par la Fraternité des policiers.
«Pour les officiers de direction du SPVM, le pourcentage de boni utilisé dans le cadre de la gestion de la performance des cadres 2016 pour les officiers de direction au SPVM est de 2,71%. Cela représente un déboursé de 352 803$ sur une masse salariale d'environ 13 M$», a expliqué la Ville.
«Selon le fichier Excel, un montant forfaitaire pour la rémunération au mérite a été versé à environ 111 officiers de direction du SPVM», poursuit la Ville dans sa réponse fournie à TVA Nouvelles.
La Ville a toutefois tenu à préciser que la rémunération n’a pas de «lien direct et unique» avec les constats d’infraction.
«Le Programme de gestion de la performance vise à ce que tous les services de la Ville de Montréal mettent en œuvre les principaux objectifs de la Ville. Le programme vise également des objectifs sectoriels qui sont déterminés par chaque service, et ce, en cohérence avec sa mission et ses priorités», conclut-on.
«On n'est pas d'accord avec ça. C'est de nature à miner la confiance du public envers la police. Et c'est une nouvelle qui tombe à un bien mauvais moment», de dire Alex Norris, vice-président de la Commission de la Sécurité publique de la Ville de Montréal.
En réaction à notre reportage, la Fraternité des policiers se dit toujours contre ces bonis et estime que cette pratique est non éthique. Or, après examen de la plainte de la Fraternité, le commissaire en déontologie avait déclaré qu'il n'y avait pas de manquement déontologique.