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Le changement d’heure peut avoir des effets indésirables sur la santé

Le passage à l’heure d’été ce dimanche qui fait perdre une heure de sommeil à des millions de personnes n’est pas qu’une simple contrariété. Il peut augmenter considérablement les risques pour la santé, selon des experts.

Une étude réalisée en Finlande, dont la chaîne CNN a fait état récemment, suggère que le taux d’occurrence d’AVC ischémiques (la forme la plus fréquente d'AVC) est de 8 % plus élevé durant les deux jours suivant le changement d’heure du deuxième dimanche de mars. Selon la même étude, les victimes du cancer sont 25 % plus à risque de faire un AVC durant cette période et les gens de plus de 65 ans sont également plus à risque dans une proportion de 20 %.

«Des études précédentes ont démontré que la perturbation de l’horloge interne due à d’autres raisons (le changement d’horaires de travail, par exemple) et la fragmentation du sommeil sont associées à un risque plus élevé d’AVC, a expliqué le Dr Jori Ruuskanen, l’auteur de l’étude. Cependant, nous ne savions pas si le risque d’AVC est affecté par les passages à l’heure d’été.»

Selon le Dr Ruuskanen, les risques plus grands observés lors des recherches de son équipe diminuent après le changement d’heure parce que notre corps et notre horloge interne s’adaptent graduellement.

CNN écrit que cette étude n’est pas la seule à avertir des conséquences potentiellement négatives du passage à l’heure avancée.

Selon une autre étude citée par la chaîne américaine, les lundis et mardis suivant le changement d’heure du printemps ont aussi été associés à une augmentation des cas d’attaques cardiaques, soit de 10 %. L’étude date de 2012 et a été menée par une équipe de l’Université de l’Alabama, à Birmingham.

La National Sleep Foundation, citée par CNN, recommande, pour contrer les effets du changement d’heure, de dormir plus longtemps dimanche matin et de faire une sieste dans l’après-midi.

Plus difficile que le retour à l'heure normale

Vendredi soir, au 22 h de TVA Nouvelles, la Dre Johanne Lévesque, neuropsychologue, a expliqué que le passage à l’heure avancée ce dimanche est plus difficile que le retour à l’heure normale à l’automne.

«À l’automne, c’est comme si ça emboîtait plus naturellement notre cycle, notre horloge interne, a souligné la Dre Lévesque. À ce moment-ci de l’année, ce qui est beaucoup plus difficile, c’est qu’on perd une heure, donc on perd du sommeil. Et, cette perte-là, même si elle nous fait gagner en lumière, semblerait être beaucoup plus traumatisante, entre guillemets, pour notre corps qui s’en remet plus difficilement.»

Mme Lévesque a ajouté que la perturbation de l’horloge interne est aussi associée à d’autres phénomènes «comme la production de cortisol le matin qui nous permet de nous lever».

«Vous savez, notre température corporelle atteint son plus bas vers 5 h du matin et, peu de temps après, il y a du cortisol qui est envoyé en grande quantité pour nous aider à nous réveiller, mais le temps que cette adaptation-là se fasse [...] notre corps n’a pas eu le petit boost, le petit surplus de cortisol pour nous permettre de nous réveiller. Donc, le matin, c’est difficile.»

S’il y a des difficultés au moment du changement à l’heure avancée, il y a toutefois des avantages, notamment du côté de l’humeur à long terme, a ajouté la Dre Lévesque.

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