La décision du gouvernement du Québec d’injecter 29 millions $ annuellement sur 5 ans dans son plan d'action de spectre de l'autisme a été reçu avec scepticisme à Rimouski.
«Au niveau des autistes, on va vers un mur. Pour les parents aussi», a déploré Michel Fréchette, le père d’un enfant autiste. Ce dernier a fait sortir son fils autiste du Centre de réadaptation en déficience intellectuelle de Mont-Joli. Il s'est tourné vers des ressources privées pour obtenir du soutien.
«On est allés au privé pour avoir du 1 pour 1. C’est pas toujours évident. Parce qu’un autiste, si ce qu’on lui enseigne n’est pas important selon son interprétation, cela ne marchera pas», explique M. Fréchette.
Les enfants autistes demandent aux parents une attention constante. «Je connais des parents qui ont abandonné. Ils se sont tellement investis auprès de l’enfant pendant des années, ils sont tellement épuisés avec le système de bureaucratie qu’on a... y’ont pas le goût d’aller plus loin», a ajouté l’homme.
Le père de famille garde une certaine réserve par rapport au plan d'action sur le spectre de l'autisme. «Ce n’est que 29 millions $ par année, à la grandeur du Québec. Quand ça va être distribué, qu’est-ce qui va rester comme miettes dans les petites régions?»
La section Bas-Saint-Laurent d’Autisme Québec, qui soutient 150 familles, ne compte que deux employés au bureau. Tout comme Michel Fréchette, ils émettent des réserves quant au plan d'action. «On est quand même heureux des priorités qui ont été sélectionnées et des moyens qui sont proposés. À savoir maintenant comment ça va s’organiser concrètement sur le terrain, c’est une autre chose», a souligné le directeur général Philippe De Carufel.
Les trois ministres qui ont fait l'annonce du plan lundi à Montréal ont démontré de l'enthousiasme. «Est-ce que j’ai besoin de dire comment je suis heureuse de déposer le plan d’action?» avait lancé la ministre Lucie Charlebois.
Si le plan d'action du gouvernement semble promettre un avenir meilleur aux familles touchées par l'autisme, on ne connaît toujours pas les fonds que vont recevoir la région du Bas-Saint-Laurent. Ces sommes vont être dévoilées d'ici quelques semaines, selon le Centre intégré de santé et de services sociaux du Bas-Saint-Laurent.