L’identification de personnes en voie de se radicaliser est un travail de longue haleine qui nécessite un travail d’enquête ardu.
Questionné en lien avec les découvertes faites par l’émission «J.E.» qui ont permis d’apprendre que des employés de l’aéroport Montréal-Trudeau ont présenté des signes de radicalisation, un ancien directeur général adjoint de la Sûreté du Québec (SQ) s’est dit «surpris» par la «position stratégique» occupée par ces personnes.
Marcel Savard explique que le travail d’enquête commence souvent par une dénonciation de l’entourage de l’individu.
«La première phase, c’est un proche, de la famille, un ami qui voit un changement comportemental. Et on ne doit pas attendre que ce changement comportemental soit très grand», affirme Marcel Savard, selon qui la dénonciation mènera à un travail d’analyse «long», «complexe», «qui ne peut se faire en criant ciseau».
Questionné à savoir ce qu’il aurait fait avec les informations obtenues par «J.E.» s’il était encore en poste à la SQ, Marcel Savard est sans équivoque.
«J’aurais certainement demandé aux gens de terminer le processus d‘enquête et de renseignement sur les individus. Ensuite, on doit faire une évaluation et une corroboration de la menace relative que ces gens vont causer. C’est cette démarche qui va permettre de prendre des actions préventives», explique l’ancien directeur général adjoint.
M. Savard ajoute que les enquêteurs doivent aller «plus loin que les réseaux sociaux» en trouvant l’empreinte numérique précise des individus ciblés. «C’est un peu la filature de l’ère moderne», dit-il.
Écoutez ci-dessus l’entrevue intégrale qu’a accordée Marcel Savard à notre collègue Maxime Landry.