Appelé à commenter la crise des salaires chez Bombardier, Claude Béland, ex-PDG du Mouvement Desjardins et ex-président de l’Association des épargnants et petits actionnaires, comprend bien la réaction du public.
Sensible aux questions d’éthique en affaires, TVA Nouvelles a demandé à Claude Béland ses réactions face à la situation chez Bombardier.
«C’est presque heureux qu’il arrive ce cas exceptionnel, mais tellement insultant, indécent, dit-il. C’est même la population qui a réagi de toutes parts. Vous savez tous les grands économistes du monde actuel attribuent aux inégalités les turbulences que l’on connait un peu partout. Il y a des guerres religieuses, mais la concurrence et les inégalités entre les plus pauvres et les très riches sont responsables de bien des maux.»
«Les gens disent: "les inégalités, faut combattre ça", ajoute-t-il. C’est sûr qu'il va toujours avoir des gens plus riches que les autres, mais là ça prend des proportions qui n’ont pas de sens.»
«On est en train de mettre dans la tête des gens d’affaires que c’est ça qui compte dans la vie et tant pis pour les autres, tant pis pour les inégalités, mais moi je suis indispensable, enchaîne l'ex-PDG.»
«Quand je vois des patrons gagner 400 fois le salaire moyen de ses employés, je me dis qu’il faut joliment être orgueilleux pour se dire : "C’est grâce à moi si ça marche."», poursuit-il.
Questionné à savoir qu’elle devrait être la réaction des cinq autres cadres visés par ces augmentations faramineuses, Claude Béland est sorti du cadre de ce cas d’espèce pour s’adresser à tous les dirigeants d’entreprises. «Il faut revoir, dans l’ensemble des grandes industries, les politiques de rémunérations, a-t-il déclaré. C’est l’actionnaire qui devrait décider.»
Claude Béland cite, en terminant, la situation qui a cours dorénavant en Israël: les salaires des dirigeants d’entreprises sont limités à 1 million $ par année.