«Le cœur de l’aéronautique au Québec, c’est quoi? C’est Bombardier. Et le cœur de Bombardier Aéronautique, c’est quoi, c’est la Série C», a affirmé Philippe Couillard, cet après-midi, alors qu’il était de passage chez Mecaer, une entreprise du domaine de l’aéronautique dont le siège social est situé à Laval.
Le premier ministre, qui s’est dit «satisfait» de la décision de l’avionneur, dimanche, sur Twitter, a voulu devancer les questions des journalistes en se lançant dans le sujet de l’heure. «Je vais répéter que comme tous les Québécois, on a été heurté, déçu par les annonces qui ont été faites la semaine dernière. J’ai moi-même communiqué [nos inquiétudes] à la direction de l’entreprise.»
Selon M. Couillard, Bombardier a posé deux gestes importants pour calmer la grogne des Québécois. «D’abord celui du président du conseil d’administration et ensuite celui de reporter leur rémunération seulement si la performance est atteinte en 2020. Ce ne sont pas des gestes anodins, ce sont des gestes importants», a-t-il dit, en rappelant l’importance de Bombardier pour le Québec.
«Gardons le contact avec la réalité de cette entreprise et toutes les familles et les travailleurs qui ont besoin qu’elle continue de croître pour assurer la prospérité du Québec et leur prospérité familiale», a dit le premier ministre, tout en disant comprendre les frustrations des Québécois.
Questionné à savoir si la multinationale en avait fait suffisamment, Philippe Couillard a répondu qu’il fallait laisser les entreprises se gérer elles-mêmes. «Si le gouvernement donne le signal au monde que, quand vous venez au Québec avec votre entreprise, le gouvernement met ses grosses pattes dans vos affaires et gère votre entreprise à votre place, on n’ira pas loin au Québec et il y a beaucoup d’emplois qui seront perdus ou qui ne seront pas créés.»
M. Couillard a rappelé que la CSeries est «un grand succès et une grande fierté pour le Québec et c’est la raison pour laquelle, parce que c’est l’innovation, on l’a sélectionnée comme cible d’investissement et non pas l’entreprise au complet».
Il a également défendu la position de son gouvernement, en soulignant qu’il n’avait pas octroyé de subvention à la multinationale, mais bien procédé à un investissement.
«Soyons prudents dans nos commentaires. Il fallait avant tout sauver cette entreprise, on oublie dans quelle condition elle se trouvait», a-t-il rappelé.