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Le PQ prévoit toujours déposer sa motion mardi

Le report de la hausse de rémunération des six plus hauts dirigeants de Bombardier n’a pas réussi à calmer la grogne des partis d’opposition à Québec.

Dimanche, l’avionneur a annoncé que les bonis, qui constituent près de la moitié de la rémunération de 32,4 millions $ offerte aux principaux dirigeants en 2016, seront versés en 2020, au lieu de 2019. Ce boni est attribué sous forme d’actions et d’options en fonction de la performance de l’entreprise.

Sur Twitter dimanche, le premier ministre Philippe Couillard s’est dit «satisfait» de la décision de Bombardier.

Malgré tout, le Parti québécois prévoit toujours déposer une motion en Chambre mardi pour demander l’annulation complète de cette hausse de rémunération «indécente», affirme son leader parlementaire, Pascal Bérubé. «Il n’y a rien qui a changé», estime-t-il.

Pascal Bérubé met le gouvernement au défi d’appuyer la motion. «Mon homologue, Jean-Marc Fournier, était à la manifestation hier (dimanche), rappelle-t-il. S’il est si préoccupé par la grogne des Québécois et l’augmentation de salaire des cadres de Bombardier, il va dire à ses troupes de l’approuver. Alors, il y a un test demain.»

Dans la vidéo ci-dessous, les chroniqueurs de «La Joute» commentent:

François Legault souhaite lui aussi que Bombardier annule la hausse de rémunération. «Tout ce qu’on fait, c’est qu’on reporte le versement d’une partie de l’augmentation de 2016 en 2020», déplore-t-il.

«Je n’ai rien contre le fait qu’on paie une rémunération compétitive quand les résultats sont là, affirme l’ancien homme d’affaires. Mais, pour l’instant, les résultats ne sont pas là.»

Québec solidaire n’est pas plus satisfait de l’annonce de dimanche. «C’est de continuer à rire du monde. Ce que le peuple veut, ce que j’entends, c’est qu’ils renoncent, point barre, à cette augmentation-là», dit sa porte-parole, Manon Massé.

«Il disent : on ne le prendra pas cette année, on va le prendre en 2020. Ça n’a pas de bon sens», dit-elle.

Motion

La motion du PQ devrait obtenir l’appui des deux autres partis d’opposition, bien que Québec solidaire veut d’abord s’assurer que celle-ci aura «beaucoup de mordant». «Il faut qu’elle soit à la hauteur de l’indignation du peuple québécois», estime Manon Massé.

Pour François Legault, le premier ministre devrait également rencontrer le président du conseil d’administration de Bombardier «pour lui expliquer que les Québécois sont fâchés». «Il doit convoquer Pierre Beaudoin à son bureau et revoir complètement la rémunération», lance François Legault.

Insatisfaction des Québécois

Un sondage Léger/TVA/Le Journal a révélé samedi que 93% des Québécois s’opposent à cette hausse de rémunération de 48%, alors que le gouvernement Couillard a investi 1,3 milliard $CAN en décembre 2015 pour aider l’entreprise québécoise qui frôlait la faillite.

«Ce qui est scandaleux, c’est que c’est notre argent, lance Pascal Bérubé. On est actionnaire de Bombardier. On a mis plus d’un milliard de dollars. C’est l’argent durement gagné par les Québécois.»

«On va augmenter le salaire de millionnaires avec l’argent des Québécois, ajoute-t-il. Ça ne passe clairement pas.»

Le chef de la CAQ blâme directement le premier ministre. «Philippe Couillard a fait une mauvaise entente. Il n’a aucun représentant au conseil d’administration de Bombardier, Bombardier peut faire toutes les mises à pied qu’elle souhaite sans l’accord du gouvernement», énumère François Legault.

La porte-parole de Québec solidaire, elle, trace un parallèle avec la lutte de son parti pour une hausse du salaire minimum. «Ce gouvernement résiste à une hausse significative du salaire minimum, voire le 15$ de l’heure, mais, en même temps, il permet aux hauts dirigeants de partir avec la caisse de notre portefeuille collectif», lance-t-elle.

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