L’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale (AIMTA) «accueille favorablement» le report à 2020 des fortes hausses salariales de six dirigeants de Bombardier qui avaient suscité l’indignation.
«On ne peut que saluer l’initiative. Ça démontre que la population québécoise peut avoir une influence lorsqu’elle se mobilise. À savoir si c’est suffisant comme démarche, je ne peux pas parler pour les citoyens du Québec, mais pour notre part cette preuve d’ouverture est rassurante même si les hausses salariales demeurent dans le temps», a mentionné le coordonnateur québécois de l’AIMTA, David Chartrand, par communiqué, lundi.
Il a souligné que cette affaire montre que le gouvernement Couillard aurait dû exiger des clauses spécifiques lorsqu’il a décidé d’investir un milliard de dollars américains dans la C Series.
«Nous aurions dû voir des éléments qui exigeait des garanties d’emplois ainsi que des garanties que cet argent n’allait pas servir à autre chose que de faire progresser les activités de Bombardier au Québec. La délocalisation est un boulet économique qui fait mal à nos travailleuses et travailleurs, à notre économie et à toute notre industrie. Bombardier ne nous a pas épargnés avec la délocalisation.»
David Chartrand a ajouté que cette controverse est symptomatique du fossé entre la rémunération des dirigeants et des employés au pays.
«Au pays, un chef d’entreprise encaisse en moyenne 193 fois le salaire moyen qui s'est établi à 49 510 $. Dès les premières journées de l’année, des dirigeants dépassent le salaire annuel de la vaste majorité des travailleuses et travailleurs qui œuvrent dans leurs usines», a déploré le syndicat.
L’AIMTA représente 16 000 personnes travaillant dans l’industrie aérienne et aérospatiale au pays.