L'hôpital de Chicoutimi voulait désengorger l'urgence en haussant le nombre de médecins sur le plancher. Le problème maintenant, c'est que le personnel soignant n’arrive plus à fournir.
Une situation que dénonce le Syndicat des professionnels en soins affilié à la FIQ.
«Auparavant, on avait trois médecins par quart de travail et maintenant on peut parfois se retrouver avec six», a expliqué l'agent syndical, Patrice Dulmaine.
La direction, elle, dit qu'il n'y a pas trois, mais un médecin de plus pendant certaines périodes.
Leurs horaires ont été ajustés en fonction de l'achalandage, dans le but de diminuer les délais d'attente.
«Ça fait en sorte qu'aujourd'hui, on se retrouve avec une surcharge de travail au niveau du personnel soignant, a précisé M. Dulmaine à TVA Nouvelles.
«Une fois que le médecin a vu un patient, il rédige des ordonnances, par exemple les examens et les prises de sang, que le personnel infirmier doit exécuter. Si nous avons davantage d'ordonnances mais le même personnel, c'est difficile d'arriver.»
Les travailleurs ont indiqué à leurs représentants syndicaux que cette mesure augmentait leur niveau de stress.
«On a beau vouloir, on ne peut pas en faire plus», a expliqué l'agent syndical.
Le syndicat n'est pas contre cette mesure d'optimisation, mais demande que les effectifs infirmiers soient ajustés en fonction du nombre de médecins sur le terrain.
Il a récemment discuté de la situation avec la direction.
Elle n'a toutefois pas voulu commenter publiquement ce qu'elle qualifie de relation de travail, ni indiquer si la mesure avait permis de diminuer les délais d'attente à l'urgence de l'hôpital de Chicoutimi.
Accès à un médecin de famille
Par ailleurs, les patients orphelins de la région doivent attendre entre 321 et 435 jours pour accéder à un médecin de famille, selon des documents obtenus par la Coalition avenir Québec, via la Loi d'accès à l'information.
Près de 82 % de ces patients n'ont pas eu accès à un médecin dans les 30 à 90 jours promis par le Gaétan Barrette lors de sa réforme.
À Jonquière, ils sont plus de 4600 dans cette situation et 3200 à Chicoutimi.
Dans Lac-Saint-Jean-Est, 1600 patients sont classés hors délais.
Le CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean rappelle que 87% de la population est déjà prise en charge par un médecin de famille.