Le Parti québécois accuse la ministre Dominique Anglade d’avoir menti aux Québécois en affirmant que les dirigeants de Bombardier ne toucheront pas de primes tant que l’entreprise ne fera pas de profit avec la CSeries.
Elle ment tout simplement», a indiqué le porte-parole du Parti québécois en matière de finances, Nicolas Marceau, mercredi matin.
M. Marceau affirme que si une partie de la rémunération des dirigeants, sous forme d’actions, a bel et bien été conditionnellement remise à 2020, les dirigeants de Bombardier toucheront tout de même un certain bonus pour 2016.
«Le salaire de base annuel et le régime incitatif annuel, c'est-à-dire les bonis de cette année, ça ne change pas. Zéro changement», a affirmé M. Marceau, en se basant sur une version révisée d’une circulaire de Bombardier destinée aux investisseurs.
Dans ce document, disponible sur le site web de Bombardier, on peut lire que «[l]a prime [de Pierre Beaudoin, président exécutif du C.A. de Bombardier,] en vertu du régime incitatif annuel, a été réduite de 100 000 $ US (passant de 943 600 $ US à 843 600 $ US)».
Anglade persiste et signe
Questionnée en chambre, la ministre de l'Économie a réitéré les propos tenus la veille, malgré les accusations de «désinformation» lancées par son homologue péquiste.
«[...] Il n'y aura pas de boni versé tant et aussi longtemps que les Québécois ne feront pas de profit par rapport à l'investissement qui a été fait dans la CSeries», a-t-elle insisté.
Jointe par téléphone, l’attachée politique de la ministre Anglade, Cynthia St-Hilaire, s’est contentée de répéter que la ministre avait toujours fait référence, dans ces propos, au «50 % de la rémunération reportée à 2020».
Des «incitatifs annuels» admet finalement la ministre
Le bureau de Mme Anglade a finalement reconnu mercredi après-midi que des «incitatifs annuels» avaient été versés à certains dirigeants de Bombardier en 2016, sans toutefois vouloir utiliser le mot «bonis».