Il n’est pas question pour la Ville de Montréal d’annuler le rodéo urbain prévu cet été dans le cadre des célébrations du 375e anniversaire de Montréal, même si l’opposition au projet grossit.
«L’opposition est importante dans une démocratie, a reconnu Anie Samson, responsable de la sécurité publique au comité exécutif de la Ville de Montréal. Mais nous avons eu les assurances que nous voulions de la part du promoteur. On va aller de l’avant.»
La SPCA de Montréal a lancé jeudi une pétition pour s’opposer à l’événement qui a obtenu plus de 5700 signatures en moins d’une journée.
Mme Samson dit notamment avoir eu l’assurance, en consultant les documents du promoteur, que la santé des animaux ne sera pas compromise, qu’il y aura des vétérinaires sur place et que les animaux ne seront pas blessés. Elle souligne que l’événement s’est associé au Festival western de Saint-Tite reconnu dans le milieu.
La SPCA de Montréal déplore quant à elle «le stress, la peur et la panique» vécue par les animaux pendant un rodéo. «Le rodéo est basé là-dessus, a expliqué Me Sophie Gaillard, porte-parole de la SPCA de Montréal. Ils font paniquer l’animal pour qu’il se débatte. Si l’animal est détendu, il n’y a pas de spectacle». Selon elle, cette panique peut entraîner des blessures physiques chez l’animal.
Me Gaillard se réjouit de la réaction des Montréalais et a indiqué que la pétition sera acheminée dans un mois aux organisateurs de l’événement et à la Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal. La SPCA espère obtenir 10 000 signatures.
Maxime Lefebvre, producteur chez TKNL qui produit le rodéo urbain, renvoi les opposants au code du bien-être animal qu’ils ont créé pour l’événement dans lequel ils s’engagent à mettre de eau et de la nourriture à la disposition de l’animal matin et soir, inspecter l’animal plusieurs fois par jour et bien l’encadrer en cas de blessure.
Il a indiqué que les animaux ne sont pas stressés pendant l’événement. «Ce sont des athlètes, ils sont entraînés pour ça et ils sont sélectionnés en fonction de leur génétique, a-il dit. C’est un sport, comme le hockey. Ils sont conscients de la performance qu’ils donnent et en ont envie.»
M. Lefebvre assure même qu’un cheval québécois a été nommé «athlète de l’année» par l’American Professional Rodeo Association.
La SPCA s'interroge sur le choix d’organiser ce type d’événement disant que Montréal n’a pas une culture du rodéo. Anie Samson répond que le cheval a une grande importance dans l’histoire de la ville, notamment à travers les calèches et les courses de chevaux qui ont été populaires à une époque.