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L’étau se resserre sur Pierre Beaudoin

PHILIPPE-OLIVIER CONTANT/AGENCE QMI

Le temps de Pierre Beaudoin à la tête du conseil d’administration de Bombardier est compté. Après la Caisse de dépôt lundi, d’autres investisseurs majeurs comme le Fonds FTQ et le régime de retraite des enseignants de l’Ontario (Teachers’) ont fait savoir qu’ils voteraient contre sa réélection et contre la hausse de salaire des autres dirigeants.

Solidement en siège, il y a quelques jours à peine, Pierre Beaudoin, petit-fils de Joseph-Armand Bombardier et président du c.a. de la firme, pourrait bien être poussé à la porte à l’occasion de l’assemblée des actionnaires, jeudi.

Les appels à sa démission se multiplient. La cause: la hausse de rémunération annoncée, il y a un mois, et la réponse pour le moins timide de l’entreprise face au tollé.

Dans un désaveu complet, l’actionnaire Teachers’ a annoncé qu’elle s’opposait elle aussi à la hausse et au prolongement du mandat du président. «Nous avons des préoccupations à un tel degré que nous ne sommes pas en mesure de soutenir cette proposition», a expliqué le fonds dans un communiqué.

Le Fonds FTQ a également annoncé qu’il ferait de même.

Réactions politiques

La ministre de l’Économie Dominique Anglade s’est elle aussi faite un peu plus insistante, mardi. «La décision initiale de Bombardier était inacceptable. Elle a été prise par le c.a. Maintenant c’est aux actionnaires de se prononcer [...] pour améliorer la gouvernance. Je souhaite ardemment qu’ils soient à l’écoute.»

À Ottawa, son vis-à-vis, le ministre de l'Innovation Navdeep Bains, a réitéré que le gouvernement Trudeau ne se prononcerait pas, car il ne détient pas d'actions de Bombardier, contrairement aux investisseurs institutionnels que sont la Caisse et Teachers’.

Tout ceci est symbolique, car la famille Beaudoin-Bombardier contrôle la majorité des votes de l’assemblée. Mais face à la pression qui s’accentue, il est difficile d’imaginer qu’elle ignore complètement les pressions pour réformer l’entreprise.

À Bombardier d’agir

Par ailleurs, le premier vice-président, Québec, de la Caisse de dépôt et placement, Christian Dubé, a estimé mardi que la balle maintenant était dans le camp de Bombardier. «À la Caisse, on a été très clair dans notre lettre qu’on voulait ces meilleurs standards. Je vais laisser l’entreprise répondre. L’entreprise nous a répondu qu’à l’assemblée des actionnaires, elle en prendrait acte», a-t-il dit.

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