L'Alliance syndicale, qui représente quelque 175 000 travailleurs de la construction, s’est dotée de mandats de grève pour les quatre secteurs de l’industrie.
Les votes de grève, qui ont commencé cet hiver, ont permis à l’Alliance de se doter de mandats forts, plus de 93 %, pour d’éventuels déclenchements d’une grève, a-t-on appris. La date du 22 mai est évoquée pour le déclenchement d’une grève.
Les quatre conventions collectives des différents secteurs de la construction sont échues depuis le 30 avril et, pour l’instant, aucune entente de principe n’a été conclue.
Les syndicats revendiquent la négociation de clauses rétroactives dans les conventions collectives, ainsi que l’application de mesures contre les briseurs de grève.
«Dans les négociations de l'industrie de la construction, l'absence de mesures contre les briseurs de grève et l'interdiction de négocier des augmentations de salaire rétroactives font en sorte qu'aujourd'hui les employeurs sont les seuls bénéficiaires d'une longue négociation», a souligné dans un communiqué Michel Trépanier, porte-parole syndical de l’Alliance.
Jeudi, une pétition de plus de 40 000 signataires a été remise à la ministre responsable du Travail, Dominique Vien.
«Nous sommes très heureux de l’ouverture que la ministre a manifestée à nos demandes», a souligné M. Trépanier.
L'Alliance syndicale est composée des cinq syndicats de l’industrie de la construction, la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.
Pour sa part, l’Association de la construction du Québec (ACQ), qui représente 17 000 entrepreneurs en construction, estime qu’une entente demeure possible.
Sur la question de la rétroactivité, le porte-parole de l’Association, Éric Côté, a déploré le fait qu’aucune négociation n’ait été entamée dès l’automne dernier et a souligné que «100 jours ont été perdus, gaspillés».
L’ACQ estime que les syndicats «ont délibérément retardé les négociations», pénalisant ainsi, selon elle, les travailleurs.
M. Côté a indiqué que l’ACQ a reçu jeudi après-midi l’offre des syndicats.
Rappelant que l’industrie de la construction représente près de 12 % du PIB du Québec, l’ACQ prévient qu’une «grève aurait des répercussions négatives sur l’ensemble de l’économie du Québec».