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Construction: les pertes se chiffreraient en millions de dollars par jour

Une grève dans l’industrie de la construction aurait un impact économique majeur qui se chiffrerait en millions de dollars par jour.

La grève de 2013 dans la construction avait duré six jours dans le secteur résidentiel et dans le secteur du génie civil et de la voirie. L’arrêt de travail avait duré quatre jours de plus dans les secteurs institutionnel-commercial et industriel. C’est l’adoption d’une loi spéciale qui avait forcé le retour au travail des ouvriers.

«Cette grève a eu des conséquences économiques graves et permanentes sur l’économie québécoise. Elle a coûté 333 millions de dollars au PIB québécois et elle a fait chuter le PIB de juin 2013 de 1,1 %», peut-on lire dans un document dévoilé le 12 mai dernier par l’Association de la construction du Québec (ACQ) pour détailler ses demandes.

Il reste une semaine pour que les deux parties s’entendent, à défaut de quoi, les 175 000 travailleurs de la construction menacent de quitter les chantiers à compter du mercredi 24 mai.

«On est dans une négociation extrêmement difficile présentement, la piste idéale, c’est une entente négociée», affirme Michel Trépanier, porte-parole de l’Alliance syndicale.

L’ACQ affirme dans son étude que le secteur de la construction connaît un ralentissement au Québec. D’un sommet de 165,5 millions d’heures travaillées en 2012, les économistes s’attendent à ce que ce nombre atteigne 128 millions d’heures en 2021.

Horaires de travail

Du côté syndical, c’est surtout la conciliation travail-famille qui est au cœur du litige. Les travailleurs refusent d’accorder plus de flexibilité sur les horaires de travail, comme le demandent les employeurs. Ils prétendent avoir déjà fait des concessions à ce sujet en 2013.

«Le lundi matin, le travailleur pourrait être sollicité pour travailler à 5 heures, il se fait avertir en fin de journée que le lendemain il entre à midi, puis le mercredi, il entre à 15 heures et le jeudi, il entre à 8 heures le matin. Le côté équilibre par rapport aux services de gardiennage, le côté de changer d’horaire tous les jours, c’est ça le nerf de la guerre», a illustré Michel Trépanier en entrevue avec Mario Dumont.

«Les entreprises de construction sont avant tout des entreprises de services. Elles doivent donc très souvent réaliser des travaux selon des horaires flexibles adaptés aux exigences de leurs clients», explique l’ACQ dans son document.

Plus tôt, l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ) a qualifié de «geste irresponsable» la menace de grève des travailleurs de la construction.

L’organisation prétend elle aussi que le débrayage prévu à partir du 24 mai «aurait de graves conséquences économiques pour l’ensemble du Québec».

«Cela est d’autant plus vrai que l’Alliance syndicale ne tient pas compte des besoins urgents en reconstruction qui se manifesteront prochainement en raison des inondations», a mentionné François-William Simard, vice-président Développement stratégique et Communications de l’APCHQ, par communiqué.

L’APCHQ accuse même l’Alliance syndicale de ne pas négocier de bonne foi.

Les contrats de travail sont échus depuis le 30 avril dernier dans le domaine de la construction.

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