Deux Québécois ont évité le pire, lundi soir à Manchester, alors qu’ils ont quitté l’amphithéâtre où se produisait Ariana Grande quelques secondes à peine avant l’explosion qui a fait 22 morts.
Mickaël Spinnhirny et Daphnée Laurendeau, tous deux danseurs pour la compagnie québécoise Cas public, étaient de passage à Manchester en début de semaine alors qu’ils devaient monter sur scène le mardi soir. Profitant d’une soirée libre la veille, ils ont décidé d’assister au spectacle d’Ariana Grande au Manchester Arena.
«Nous sommes partis avant le rappel, donc on était à 20 mètres de l’aréna au moment de l’explosion, a raconté en entrevue à Mario Dumont M. Spinnhirny. [On l’a entendu] très, très, très fortement au point où le sol tremblait sous nos pieds.»
«On a l’habitude quitter un petit peu avant pour éviter les foules, mais je pense que ça nous a vraiment aidés dans le cas présent», a-t-il ajouté.
Dans les secondes suivant la déflagration, les Québécois ont pris leurs jambes à leur cou et se sont enfuis sans destination précise.
«On s’est regardé et notre première réaction a été de partir en courant sans trop savoir où aller, mais il fallait fuir ce lieu où, d’une seconde à l’autre, tout a basculé. On a tout de suite pris un taxi pour rentrer à notre hôtel. Ça a été un peu confus pour comprendre ce qui s’était passé. Ça a quand même pris un bon deux heures avant d’avoir la confirmation que c’était une bombe. Ça a été une nuit particulièrement longue et mouvementée pour nous, pour comprendre et mettre des mots sur ce qui s’est passé», raconte Mickaël Spinnhirny.
À la suite des événements, le théâtre où devait se produire la troupe Cas public a communiqué avec cette dernière pour savoir si les danseurs voulaient ou non monter sur scène le mardi soir, ce à quoi ils ont répondu par l’affirmative.
«On voulait danser, on se devait de danser. Ce qu’il y a de fascinant c’est qu’ils ont vendu 200 billets supplémentaires le lendemain de l’attentat parce que les Britanniques voulaient venir. La salle était complète», affirme M. Spinnhirny.
«Je pense que d’arrêter de danser ça serait de perdre cette bataille, cette guerre, et c’est notre façon de rester debout», conclut-il.