Pendant quelques minutes, Barack Obama n’a pu prononcer une seule parole. Les tentatives du 44e président des États-Unis de s’adresser à la foule de gens d’affaires et de décideurs venue l’écouter ont été enterrées par les applaudissements.
Puis, M. Obama a pris la parole devant les 6000 personnes qui s’étaient entassées au Palais des congrès de Montréal à l’occasion de son discours, l’un des tout premiers qu’il accorde depuis qu’il a quitté la Maison-Blanche, en janvier.
«Mes liens avec le Canada sont profonds, mais c’est ma toute première visite à Montréal», a-t-il admis, avant de souhaiter «bon anniversaire», en français, à Montréal à l’occasion de son 375e.
Sans jamais critiquer de front son successeur Donald Trump, Barack Obama a multiplié les appels à la collaboration, à l’ouverture et à la tolérance lors de son intervention qui aura duré un peu plus d’une heure.
Dressant plusieurs parallèles entre la période ayant suivi la Deuxième Guerre mondiale et la nôtre, il a appelé le Canada et les autres pays occidentaux à s’unir plutôt qu’à se retrancher derrière leurs frontières.
«Il faut avoir espoir»
«Notre histoire témoigne de valeurs communes de tolérance, d’ouverture, [...] de liberté de presse et de liberté de religion. Ce sont les valeurs que nous avons construites depuis 70 ans. Juste pendant ma vie, cet ordre a permis d’éviter une troisième guerre» et d’autres conflits, a-t-il dit.
Aujourd’hui en cette période de turbulence, «il faut remplacer la peur par l’espoir».
Les États-Unis ne peuvent se replier sur eux-mêmes, pas plus que les autres pays. «Les défis de notre époque sont bien réels.»
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TOMA ICZKOVITS/AGENCE QMI
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Les applaudissements les plus nourris sont survenus lorsque M. Obama s’est exprimé sur l’accord de Paris.
«Évidemment déçu» que son successeur se retire de l’Accord de Paris sur le climat, il a appelé les autres pays à ne pas abandonner. Il a aussi souligné que le milieu des affaires, les villes et les États américains avaient pris le relais, malgré le retrait du gouvernement fédéral.
«On ne peut rester immobile, il faut agir. Oui, il y a des problèmes majeurs dans le monde, des forces nous font sentir impuissants, mais on ne peut rester immobiles», a insisté M. Obama.
«C’est le travail qu’on va devoir faire ensemble».
Un grand coup pour Montréal
Le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain s’est dit très fier d’avoir réussi à convaincre le président de venir à Montréal pour l’un de ses premiers discours depuis qu’il a quitté la vie politique. «Il s’agit d’un moment extrêmement opportun pour le discours, étant donné les événements des derniers jours, étant donné les déclarations de M. Trump sur le climat», a notamment souligné Michel Leblanc.
La décision d’inviter Barack Obama remonte à il y a plus de neuf mois, a-t-il expliqué. «On a regardé quelle salle pourrait l’accueillir, on a bâti nos arguments. Deux jours après la fin de son mandat, on a trouvé qui était son agent. Et on s’est mis à travailler», a-t-il dit.
D’autres organismes canadiens ayant tenté d’accueillir M. Obama ont vite essuyé un refus, a-t-il dit. Mais pas Montréal. La Chambre de commerce a disposé de tout juste quatre semaines pour organiser la tenue de l’événement de mardi.
D’autres gros noms
Au fil des ans, la Chambre a accueilli de nombreux conférenciers prestigieux dans le cadre de sa série «Leaders internationaux», notamment le président français Nicolas Sarkozy, le premier ministre français Manuel Valls, la secrétaire d’État américaine Hillary Rodham Clinton, le président américain Bill Clinton, le maire de New York Rudolph Giuliani, le président russe Mikhaïl Gorbatchev, le sénateur californien Arnold Schwarzenegger, le premier ministre britannique Tony Blair et le président américain George W. Bush.
Les participants ne pouvaient amener de sac, de parapluie ou d'autres accessoires dans la salle et il leur était également interdit de prendre des photos ou des enregistrements vidéos.