«Le programme Le diplôme avant la médaille, ça m’a appris qu’il fallait travailler fort pour obtenir ce qu’on voulait», My-Lan Trang, finissante de l’école secondaire Vanier.
My-Lan Trang a fait partie de la première cohorte d’élèves de l’école secondaire Vanier qui a participé à ce programme de réussite scolaire par le sport, créé en 2012 par l’entraîneuse Béatrice Turcotte Ouellet.
Le concept du programme est simple : pour participer aux matchs de leur équipe, les élèves qui échouent doivent s’engager à recevoir de l’aide aux devoirs.
N’eut été du programme, My-Lan Trang est d’avis qu’elle n’aurait pas obtenu son diplôme d’études secondaires (DES) aussi rapidement. En secondaire 5, elle devait réussir son cours d’histoire secondaire 4, qu’elle avait échoué l’année précédente.
«Je n’aurais pas été chercher de l’aide, j’aimais tellement pas ça l’histoire, se remémore la jeune femme de 21 ans. Je l’aurais fini aux adultes ou quoi que ce soit», admet-elle. Mais motivée par le fait qu’elle ne voulait pas pénaliser ses coéquipières de basketball, elle s’est mise à la tâche, ce qui lui a permis de décrocher son DES sans aucun échec.
La suite est belle : My-Lan Trang vient d’être admise au baccalauréat en sciences infirmières à l’Université Laval, après avoir obtenu son diplôme d’études collégiales dans le même domaine.
Un plus pour le cégep
«Quand je suis rentrée au cégep je me suis dit “ouf, une chance que j’ai eu ce programme là, sinon je pense que je serais encore au cégep”, lance celle qui est maintenant tutrice bénévole dans le cadre du programme. Quand j’avais de la misère dans un cours, je me disais “reste pas là, va demander de l’aide tout de suite pour ne pas avoir un échec et devoir reprendre une session”. »
Des paroles qui rendent fière la fondatrice du programme Le diplôme avant la médaille.
«Je me rends compte que ce n’est pas juste une question de bulletin à la fin de l’année, mais aussi de valeurs de l’effort qui sont transmises», s’enthousiasme Béatrice Turcotte Ouellet, une jeune femme de 23 ans qui détient une formation en service social.
Le taux de redoublement fond
Les résultats depuis cinq ans sont impressionnants : 9 élèves sur 10 qui participent au programme poursuivent leurs études et le taux de redoublement a fondu de 40% à 5%.
Le diplôme avant la médaille, qui a commencé avec une cohorte d’une douzaine d’élèves, grandit : devenu un organisme sans but lucratif en 2016, il a aidé quelque 85 élèves de l’école secondaire Vanier cette année, à travers sept équipes de basketball, de soccer et de volleyball.
Le programme fera d’ailleurs son entrée à l’école secondaire Joseph-François-Perrault dans Montcalm l’automne prochain, afin d’aider des jeunes de secondaire 1 et 2 à réussir à l’école grâce à la pratique du basketball. «Je ne pensais jamais que ça irait aussi loin», concède tout sourire l’entraîneuse.
Bien qu’elle souhaite que le programme poursuive sa progression, la femme de 23 ans ne veut rien précipiter «pour ne pas perdre la qualité du service». Entre autres, tous les entraîneurs impliqués dans le programme sont formés par Le diplôme avant la médaille pour bien mener leurs interventions auprès des élèves.
L’organisme sans but lucratif est aussi à la recherche de financement. Une aide de 50 000 $ provenant de la Fondation Jeunes en Tête lui sera octroyée, mais d’autres sources de financement demeurent nécessaires pour permettre au programme de se déployer.