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«Rien n’arrive pour rien, c’est devenu mon mantra»

Chaque fois qu’elle passe près d’une voie ferrée, Vanessa de Montigny ne peut s’empêcher de penser à cette nuit. Cette nuit du 5 au 6 juillet 2013 lors de laquelle un train plein de pétrole a explosé et tué 47 personnes à Lac-Mégantic. Cette nuit où elle aurait pu mourir.

Si sa journée de travail n’avait pas été si exténuante, Vanessa aurait été en train de boire un verre au Musi-Café lorsque tout a flambé. Si le logement de la rue Frontenac, face au Musi-Café, n’avait pas été si cher, c’est là qu’elle aurait habité.

«Rien n’arrive pour rien, c’est devenu mon mantra», raconte l’ex-cuisinière devenue journaliste.

Stage

Lorsqu’est venu le temps de choisir un stage, Vanessa, alors étudiante à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), a choisi de quitter la Rive-Sud de Montréal et de s’exiler à Lac-Mégantic.

«J’hésitais entre Québec et Lac-Mégantic et j’avais finalement choisi un stage dans une petite auberge près du lac, à Frontenac, à littéralement deux petites minutes du centre-ville de Lac-Mégantic», se souvient-elle.

Cet environnement paisible lui plaisait.

Logement

En cherchant un endroit où poser ses bagages pour l’été, Vanessa avait d’abord trouvé un charmant logement sur la rue Frontenac, en plein cœur du centre-ville de Lac-Mégantic, mais comme le loyer était au-dessus de son budget, elle avait finalement jeté son dévolu sur une chambre, située à 300 mètres de la voie ferrée.

«J’avais déjà vu les photos d’un appartement qui étais juste en face du Musi-Café, mais comme il était au-dessus de mon budget j’ai décidé d’aller vers une chambre qui était plus modeste».

La nuit fatidique

Le vendredi 5 juillet, elle avait prévu se rendre au Musi-Café avec une collègue à la fin de leur quart de travail. La journée de travail particulièrement occupée qu’elles venaient de passer les a plutôt découragées et elles ont décidé de rentrer se coucher.

«Ça faisait six jours en ligne que je travaillais, j’étais vraiment exténuée (...) et quand je suis passée devant le Musi-Café, j’ai vu que la terrasse était pleine, c’était rempli et je me suis dit que je faisais bien d’aller me coucher finalement».

C’est vers 1h30 que son colocataire est venu la réveiller en panique pour lui annoncer qu’une explosion venait de se produire au centre-ville.

«J’avais même pas entendu l’explosion tellement j’étais fatiguée et il m’a dit de m’habiller parce qu’on était évacués».

Souvenirs

Quatre ans plus tard, Vanessa repense chaque jour à cette nuit qui aurait pu être sa dernière.

«Maintenant j’habite dans Saint-Henri, dans le Sud-Ouest de Montréal, et pour partir du métro et me rendre chez moi je dois longer un chemin qui est près d’une voie ferrée et c’est un sentiment qui te quitte jamais, j’ai toujours peur qu’un train déraille».

«Juste prendre le métro c’est un facteur de stress pour moi».

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