Pressé de question sur les coûts et l’aménagement du parcours de la promenade Fleuve-Montagne, l’administration Coderre a défendu son projet lundi, faisant valoir que les dépenses totales du projet ont été moins élevées que prévues de 5 millions $.
Sur les 3,8 kilomètres de ce parcours qui doit s’étendre du mont Royal au Vieux-Montréal, seulement un kilomètre offre de nouveaux aménagements visuellement significatifs, soit les rues McTavish, où le pavé a été refait, et McGill College, où des placettes ont été ajoutées.
«N’oublions pas qu’il va y avoir beaucoup d’animation tout le long du trajet, s’est défendu Réal Ménard, responsable des grands parcs au comité exécutif. Je pense que l’équilibre est atteint.»
Des pianos seront notamment ajoutés à la place d’Youville, à titre d’exemple, et des informations historiques seront également disponibles à travers ce parcours qui constitue un des legs du 375e anniversaire de Montréal.
Entre la rue Sainte-Catherine et le Vieux-Montréal, seul du marquage au sol et des pictogrammes rappelle la présence de la promenade, déplorait lundi Projet Montréal.
«Il faut ajouter que la rue McGill et la rue McGill College ont déjà été refaites il y a quelques années, donc il y avait moins cette nécessité de traces physiques, a ajouté M. Ménard. Et on ne pouvait pas autant utiliser l’espace public [dans les rues en bas de Sainte-Catherine] que [sur McTavish].»
Dépenses invisibles
En fait, sur les 49,6 millions $ qu’a coûté la promenade Fleuve-Montagne, les Montréalais ne peuvent voir réellement que 26,8 millions $ en réaménagement. Les 22,8 millions $ restants ont été accordés à des travaux invisibles à l’œil nu, soit à des interventions sur les infrastructures souterraines.
Par exemple, seulement sur le tronçon de la rue McTavish qui a coûté 19,8 millions $ pour refaire le pavé et y ajouter des bancs et des aménagements paysagers, 8,3millions $ ont été utilisés pour refaire les infrastructures souterraines.
«Étant donné qu’on n’aura pas besoin de revenir faire les infrastructures dans 5 ou 10 ans, oui, je maintiens que les Montréalais en ont pour leur argent. C’est nécessaire de pouvoir s’asseoir dans un endroit piétonnisé près du centre-ville. Je suis convaincu que ça va être un point de référence et un incontournable», a fait valoir M. Ménard en parlant du secteur McTavish.
5 millions $ de moins
Le budget initial pour ce legs était initialement de 42 millions $, puis il a été révisé à 55 millions $ par les services de la Ville. C’est finalement 49,6 millions $ que l’administration a dépensés.
Il a expliqué cette baisse de budget de plus de 5 millions $ par le fait qu’ils n’ont finalement pas eu besoin d’utiliser tout le budget qui avait été alloué en cas de dépassement de coûts.
Effet «wow»
Luc Ferrandez, de Projet Montréal, maintient toutefois que le projet ne donne pas «d’effet wow» qui attirerait les touristes et que bien plus aurait pu être fait avec les près de 27 millions $ qui ont été alloués pour le réaménagement. «On aurait pu avoir de l’esplanade de la Place Ville-Marie d’immense marche qui descendent vers McGill et la rue McGill verdi jusqu'à la montagne, là on aurait le «wow»», a-t-il donné en exemple.
Touristes satisfaits
«C’est architecturalement très réussi, a quant à lui réagi Haddad, un touriste français rencontré sur la rue McTavish. En espérant que ça vieillisse bien. Le budget ne me choque pas, parce que c’est un projet qui va perdurer dans le temps.»
Sara, une résidente de Rosemère, apprécie la liberté de déplacement que l’aménagement procure. «Je pense que cette dépense est un besoin, c’est nécessaire pour avoir de beaux espaces en ville», a-t-elle ajouté.