Hydro-Québec lorgne un contrat d’approvisionnement de 20 ans qui pourrait transformer ses surplus en millions de dollars de revenus et a présenté jeudi au Massachusetts la plus importante soumission de son histoire pour y parvenir.
La proposition comporte six options et permettrait la vente annuelle d’au moins 8,3 térawattheures d’électricité à cet État américain pendant 20 ans. Le Massachusetts pourra choisir entre trois tracés - incluant le controversé projet de Northern Pass - et deux modes d’approvisionnement: 100 % électrique ou un mélange d’hydroélectricité et d’énergie éolienne.
Les deux autres tracés proposés sont le New England Clean Power Link et le New England Clean Energy Connect. Ils seraient construits par un partenaire privé. «Ce sont trois bons projets avec des partenaires solides. C’est une énergie propre et fiable», dit Lynn St-Laurent, porte-parole d’Hydro-Québec.
Le Massachusetts prendra sa décision en janvier 2018. Hydro-Québec joue gros, car ce contrat représenterait une «source importante de revenus» qui l’aiderait à tenir son engagement de doubler son chiffre d’affaires d’ici 2030.
À titre de comparaison, le Québec a signé avec l’Ontario en 2016 une entente de 1 milliard $ d’une durée de sept ans pour l’exportation annuelle de deux térawattheures de l’électricité. Le contrat avec l’État américain prévoit la vente d’une quantité d’énergie quatre fois plus importante et pour une période beaucoup plus longue.
Northern Pass contesté
Il y a toutefois une ombre au tableau pour Hydro-Québec. Alors qu’une partie importante du tracé américain de la ligne de transport Northern Pass sera sous terre pour préserver les paysages des montagnes blanches aux frais d’Hydro-Québec, ce ne sera pas le cas au Québec.
Le tracé prévoit pourtant traverser «le plus important legs écologique en terre privée du Québec», l’aire protégée du mont Hereford en Estrie. La Coalition SOS mont Hereford est donc intervenue jeudi en écrivant aux autorités du Massachusetts pour indiquer que ce tracé ne respecte pas les conditions de l’appel d’offres puisqu’il empiète sur une aire protégée. «On souhaite que le régulateur tienne compte. Nous faisons ça pour que ça soit mis à son attention», a indiqué Christian Simard de Nature Québec.