Une majorité de Québécois sont favorables à la tenue des courses de Formule E à Montréal, mais pensent que le maire Denis Coderre a mal géré ce dossier selon un sondage Léger pour TVA Nouvelles et «Le Journal de Montréal».
« Les gens sont pour cet évènement, mais ils n’approuvent pas la façon dont il a été mis sur pied », affirme Jean-Marc Léger, président de la firme de sondages du même nom.

En effet, six Québécois sur dix se disent favorables à la tenue de la course, mais ils sont presque autant (57 %) à déplorer sa gestion par le maire Coderre.

Les 24 millions $ qu’a coûté le Grand Prix font sans aucun doute partie des explications de ce mécontentement, puisque les deux tiers des sondés se disent en désaccord avec ce montant. « C’est une somme qui a été mal comprise », explique Jean-Marc Léger.

Selon lui, la principale erreur de l’administration Coderre a été son manque de transparence. « Aujourd’hui les électeurs sont beaucoup plus exigeants et veulent des informations détaillées », commente l’expert qui ajoute que « nous ne sommes plus dans les années 1950 », en référence à la grande noirceur du premier ministre Maurice Duplessis.
Dans ce contexte, le flou entourant la rentabilité du Grand Prix ou le nombre de billets vendus par la société evenko, chargée de l’organisation, ont pu jouer en la défaveur du maire.
Trafic
« Le second élément qui peut expliquer ce résultat ce sont clairement les problèmes de circulation dans le centre-ville occasionnés par la course, affirme Jean-Marc Léger. Vingt-huit pour cent des Montréalais disent avoir été incommodés, cela fait environ 500 000 personnes tout de même. »
Pas étonnant donc que les trois quarts des sondés expriment le souhait de voir la course déplacée sur le circuit Gilles-Villeneuve.

«C’est la position que je défendais, commente Valérie Plante, chef de l’opposition officielle à l’hôtel de ville. Ce que je déplore dans ce dossier, c’est que Denis Coderre n’a fait preuve d’aucune compréhension. »
Le maire Coderre avait expliqué à ce sujet que la tenue de la course sur le circuit Gilles-Villeneuve aurait généré des coûts supplémentaires, ce qui n’a pas convaincu l’ensemble des experts.
À quelques mois des élections municipales, la mauvaise perception par le public de sa gestion de la course pourrait-elle entraîner une sortie de piste pour Denis Coderre ?
«Rien n’est moins sûr, tempère la professeure associée en gestion municipale à l’ESG UQAM, Danielle Pilette. Sa méthode de communication en ressort mise en doute, mais les enjeux de l’élection à venir seront ailleurs, notamment dans les rapports entre Ville et arrondissements. »
