Alors qu’une centaine de demandeurs d’asile en provenance des États-Unis ont été installés dans le Stade olympique de Montréal, les animateurs de l’émission «LCN ce soir» se sont demandé pourquoi ces personnes passaient la frontière.
Une première navette est en effet arrivée mercredi matin dans la métropole en provenance de Saint-Bernard-de-Lacolle.
De 300 à 450 personnes sont attendues, la plupart d’origine haïtienne.
C’est que ces familles craignent de perdre leur permis de protection temporaire aux États-Unis.
«Les gens arrivent ici en raison de l’entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs», fait savoir l’avocat spécialisé en droit de l’immigration, Me Stéphane Handfield.
«Cela veut dire que les gens qui se présentent à la frontière pour immigrer doivent démontrer qu’ils ont déjà fait une demande d’asile aux États-Unis et qu’elle a été refusée. Ils peuvent aussi mettre en avant le fait qu’ils ont des proches au Canada. S’ils n’ont rien de tout cela, ils seront renvoyés.»
Interrogé sur l’état physique et l’habillement des personnes qui se trouvent à Montréal, l’avocat a indiqué qu’il ne fallait pas se fier à cela.
«Ce n’est pas parce qu’une personne a un iPad ou des vêtements griffés que ce n’est pas un réfugié», a-t-il dit.
«Je ne pense pas que ces personnes disent que leur vie est en danger aux États-Unis. Ce qu’ils craignent, c’est l’expulsion des États-Unis vers Haïti où là leur vie peut être menacée.»
Il faut rappeler que le gouvernement Trump pourrait révoquer le permis temporaire de résidence de près de 60 000 Haïtiens.
Ces derniers avaient obtenu ces autorisations à la suite du tremblement de terre en 2010.