Alors que de nombreux voyageurs reviennent des États-Unis au terme des vacances de la construction, l’afflux de migrants demeure constant à la frontière. À Saint-Bernard-de-Lacolle, on parle d’une situation sans précédent.
«Les troupes sont fatiguées, a dit Jean-Pierre Fortin, président du syndicat des Douanes et de l’Immigration. En 35 années de service, c’est du jamais vu.»
Dès 4 h samedi matin, quelques dizaines de personnes étaient en file pour entrer au pays via le rang Roxham.
«On fait notre travail de vérification. S’ils ont des antécédents criminels, on va les mettre en prison et on va poursuivre le processus. Sinon, nous les dirigeons vers nos collègues de l’agence des services frontaliers du Canada qui vont amorcer le processus pour qu’ils deviennent des immigrants au Canada», a expliqué Érique Gasse, porte-parole de la Gendarmerie royale du Canada.
Cette surcharge de travail pourrait allonger le temps d’attente aux postes frontaliers. Selon Jean-Pierre Fortin, les agents gèrent une crise, mais cette situation aurait pu être mieux préparée.
«Le gouvernement est pris de court, a-t-il affirmé. Nos ressources sont fatiguées et c’est notre plus grande fin de semaine. Les voyageurs ont déjà commencé à revenir de nuit. On n’a pas vu ce débit-là depuis de nombreuses années.»
De 600 à 700 demandeurs d’asile sont en attente d’une ouverture de dossier, selon M. Fortin. En temps normal, le processus ne devrait prendre que quelques heures avant un transfert vers Montréal. Désormais, il peut s’étirer sur deux à trois jours.
«À mon avis, le Stade olympique risque d’être plein très rapidement», a conclu M. Fortin.
1000 places au Stade
Jusqu'à 1000 places potentielles ont été crées à l'intérieur du Stade olympique de Montréal. Vendredi soir, la moitié des places était occupée.
«C’est très difficile de planifier ça d’avance, a dit Francine Dupuis, PDG adjointe du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal. Nous gérons des pics d’affluence, mais nous ne pouvons pas prévoir la durée et l’intensité de ces pics. On essaie de planifier à court terme et le stade est l’un des sites disponibles pour héberger les gens.»
M. Dupuis a assuré que toutes les ressources sont utilisées présentement pour accueillir les migrants et leur offrir un soutien jusqu’à la fin du processus de la demande d’asile.