Les commissions scolaires de la région de Montréal s’organisent pour accueillir entre 800 et 1000 enfants de demandeurs d’asile venus des États-Unis qui devraient entrer à l’école en plein milieu de l’automne.
«Ce n’est pas tout le monde [parmi les migrants] qui sera prêt pour le 28 août. On peut donc ouvrir des groupes d’accueil tout au long de l’année. On pourrait avoir plus de demandes à la fin septembre ou au début octobre», estime la présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), Catherine Harel-Bourdon, qui a reçu jusqu’à maintenant une vingtaine de demandes de scolarisation d’enfants de migrants des États-Unis.
Les demandeurs d’asile restent environ 50 jours dans les centres d’hébergement avant de pouvoir trouver un endroit où vivre. Pour fréquenter l’école publique, ils doivent avoir en main le papier qui démontre qu’ils ont fait leur demande d’asile et une adresse où loger.
Secteurs ciblés
La CSDM est intervenue auprès des organismes qui soutiennent les migrants afin de leur conseiller de privilégier certains quartiers lors de la recherche de logements.
«On a ciblé 10 écoles, à Saint-Michel, où il y a eu un agrandissement, à Hochelaga ou encore dans le Sud-Ouest. On a fourni les codes postaux qui correspondent à ces écoles aux organismes», mentionne Mme Harel-Bourdon.
Des intervenants se rendent aussi dans les centres d’hébergement pour offrir des activités éducatives aux enfants en attendant qu’ils puissent être scolarisés, ajoute la présidente.
À la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île, 66 demandes de scolarisation ont été déposées jusqu’à présent. L’organisation s’est dite prête à recevoir un important volume de migrants. À la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, aucune demande n’a encore été reçue, mais un comité d’accueil est déjà en place.
Ce dernier comporte une orthopédagogue, un professionnel du langage chargé de déterminer si les enfants doivent être inscrits dans des classes d’accueil ou au programme régulier et du personnel administratif pour s’occuper des inscriptions.
Ralentissement des arrivées
Son de cloche semblable du côté de la Commission scolaire Marie-Victorin, à Longueuil, où aucune demande n’a encore été déposée, mais où le processus d’accueil est prêt.
Lors d’une conférence de presse tenue presque exclusivement en anglais, les ministres fédéraux de l’Immigration et de la Sécurité publique ont indiqué hier que quelque 140 personnes par jour ont passé illégalement la frontière au cours des trois derniers jours, alors que la moyenne était d’environ 200 la semaine dernière.
«Nous traitons en ce moment 95 dossiers par jour. Nous voulons augmenter la capacité à 200 dossiers et notre objectif ultime est d’en traiter 500 par jour», a précisé Ahmed Hussen, ministre de l’Immigration, en indiquant qu’une dizaine d’employés de plus seront envoyés à Montréal cette semaine pour accélérer le traitement des demandes. Un premier centre d’hébergement temporaire a aussi été ouvert lundi à Laval.