Malgré la demande d’Ottawa, Boeing n’a pas l’intention de laisser tomber sa plainte contre Bombardier, qu’elle accuse de faire du «dumping» avec ses appareils de la gamme CSeries sur le marché américain.
En entrevue avec le «Globe and Mail», le président de Boeing International, Marc Allen, a affirmé que la priorité de son entreprise est de faire en sorte que les mêmes règles s’appliquent à tous les constructeurs aéronautiques.
«Nous reconnaissons que le gouvernement canadien peut être fâché après nous. Nous ne voulons fâcher personne, mais nous faisons ce que nous croyons être juste», a expliqué M. Allen.
En mai dernier, Ottawa avait demandé à l’avionneur américain d’abandonner son recours contre Bombardier. Le gouvernement Trudeau avait même laissé entendre que, advenant que Boeing ne recule pas, l’entreprise pourrait perdre des contrats au Canada. Notamment, Ottawa prévoyait faire l’acquisition de 18 chasseurs Super Hornet pour combler les besoins opérationnels de l’Aviation royale canadienne à court terme, en attendant de choisir un appareil de remplacement pour la flotte vieillissante de CF-18.
En entrevue avec le «Globe», M. Allen a dit espérer que le gouvernement cesse de brandir cette menace. «Ça va dans les deux sens. Il doit y avoir un bénéfice mutuel dans une relation pour qu’elle puisse croître», a affirmé le haut dirigeant, en soulignant que Boeing fait des affaires avec 560 fournisseurs au Canada, ce qui représente 17 000 emplois.
En raison de la plainte de Boeing, le Département du Commerce des États-Unis a ouvert une enquête en mai sur les pratiques commerciales de Bombardier, à la suite de la vente de 75 appareils à Delta Airlines. Selon Boeing, «Bombardier s’est embarqué dans une campagne agressive pour vendre ses avions de la CSeries sur le marché américain à des prix absurdement bas, soit moins de 20 millions $ US pour des avions qui coûtent 33 millions $ US à produire».
