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Permis pitbulls: une coalition d’experts demandera un sursis à la Ville

LAURENCE HOUDE-ROY/24 HEURES/AGENCE QMI

Une coalition d’experts va demander un sursis à la Ville de Montréal pour les propriétaires de pitbull qui n’ont pas pu obtenir à temps leur permis spécial en vertu du nouveau règlement municipal.

Dans les dernières semaines, 520 de ces propriétaires ont reçu une lettre de la Ville de Montréal disant qu’ils n’avaient pas envoyé tous les documents requis et qu’ils avaient quatre semaines pour se départir de leur chien, soit jusqu’au 21 septembre.

Le nouveau règlement instauré par l’administration Coderre a interdit les nouveaux chiens de type pitbull sur le territoire de Montréal depuis le 3 octobre dernier, après la mort d’une résidente de Pointe-aux-Trembles, Christiane Vadnais, mordue par un pitbull.

Le règlement donnait jusqu’au 1er juin aux propriétaires actuels de pitbull pour se procurer tous les documents nécessaires pour obtenir le permis spécial leur permettant de garder leur animal, en plus de les obliger à museler leur chien en public.

Mais la Coalition pour la promotion de la sécurité des personnes et des chiens (CPSPC) compte se battre pour obtenir un sursis pour des familles à faible revenu qui n’ont pas pu compléter leur demande à temps pour des raisons financières. Les documents exigés en plus de la stérilisation, les vaccins et le micropuçage peuvent coûter entre 500$ et 1000$.

«Chez certaines familles à faible revenu qui ont un budget serré, il ne leur manquait parfois que 150$ pour obtenir un dernier document, mais ils n’ont pas pu se le permettre avant la date limite», explique Sabrina Sabbah, cofondatrice de la CPSPC.

C’est le cas d’Andréa Flores, en arrêt de travail depuis avril en raison d’une grossesse compliquée. Sans revenu, elle pouvait difficilement se permettre de débourser les 700$ exigés chez le vétérinaire pour la stérilisation et le micropuçage. «C’est seulement quelque temps avant la date limite que j’ai appris que la SPCA le faisait à prix réduit, mais je n’ai pas pu obtenir un rendez-vous avant la fin juin», explique-t-elle.

La Ville lui a refusé le permis puisqu’elle n’est pas dans les temps et lui demande maintenant de se départir de son animal.

Alain Genest doit quant à lui prendre soin chez lui de son fils et de sa petite-fille. «Tout ce qu’on nous demandait d’obtenir pour avoir le nouveau permis c’était à coup de 200$, 300$ ou 400$. Je n’avais pas cet argent», explique celui qui estime qu’un délai supplémentaire l’aiderait.

Dominique Gaucher, mère monoparentale également en arrêt de travail avait même organisé une campagne de sociofinancement sur le web pour l’aider à payer tous les frais pour obtenir son permis. Elle n’avait pas l’argent nécessaire pour débourser le 40$ nécessaire afin d’obtenir sa preuve d’antécédents judiciaires. «Mais quand je suis allée porter mon dossier à la Ville, on m’a dit que tout était complet», explique-t-elle.

Si la demande de sursis est refusée, la CPSPC se dit prête à s’adresser aux tribunaux.

«Ce n’est pas à ces familles qui ont tenté tant bien que mal de compléter leur dossier à qui il faut s’en prendre. Ce sont à tous ces maitres irresponsables qui n’ont rien fait, qui ne mettent pas la muselière à leur chien, qui ne le stérilisent pas, qui n’ont transmis aucun document», fait valoir Mégane Bigot, porte-parole de Protection Pit Bulls.

La Ville de Montréal ne semble toutefois pas intéressée à leur accorder ce délai. «Le règlement municipal est clair et cela fait près d'un an qu’il a été adopté. Les exigences ont été communiquées préalablement et par divers moyens aux propriétaires de chiens pitbull», indique Gonzalo Nunez du service des communications de la Ville.

Il ajoute que Montréal avait déjà prolongé la date butoir pour enregistrer un chien au 31 mars, plutôt que le 31 décembre 2016 préalablement.

 

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