Les îles caribéennes de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, finalement épargnées par l'ouragan José, vont devoir s'attaquer à la reconstruction, alors qu'Irma a tout ravagé sur son passage.
Contrairement au scénario redouté, le centre de José, ouragan de niveau 4 sur une échelle de 5, est passé samedi à environ 135 km de Saint-Barthélémy et 125 km de Saint-Martin et ses effets ont été «nettement moins marqués», a observé Météo-France, avec des rafales de vent de 60 à 80 km/h.
«C'est un soulagement de fou! On est très heureux, très contents», a confié Junior Joseph, 28 ans, confiné samedi dans un établissement scolaire à Saint-Martin. À ses côtés, Donald Tchuisseu, la trentaine, se dit aussi «soulagé, limite heureux».
Dans la partie néerlandaise de l'île, des évacuations de touristes devaient reprendre dimanche. Le roi des Pays-Bas, Willem-Alexander, doit se rendre sur l'île de Curaçao, pour s'informer sur les opérations de secours, puis «si possible» à Saint-Martin.
Saint-Barthélémy et Saint-Martin, paradis tropicaux aujourd'hui dévastés, doivent maintenant affronter de nombreux problèmes immédiats: manque d'eau, de nourriture, pas d'électricité. L'hôpital, lui, est lourdement endommagé. Et la grogne monte parmi les habitants, dont certains se sentent abandonnés.
«Je suis en colère après Paris et sa gestion de crise», assurait Nicolas, fonctionnaire installé depuis six ans sur l'île.
Pour faire face, les secours et l'envoi de vivres «s'intensifient», a assuré la préfecture de Guadeloupe. «1 036 tonnes d'eau, 85 tonnes de nourriture et 58 m³ de carburant sont partis de Guadeloupe» samedi, a-t-elle listé.
L'eau et la nourriture doivent «désormais être distribuées à la population dans des conditions d'acheminement difficiles», a déclaré le premier ministre français Edouard Philippe samedi soir.
Il faut aussi sécuriser l'île, où le chaos profite aux pilleurs qui ont dévalisé des magasins et des pharmacies. Les effectifs militaires et de police vont être «doublés» pour «renforcer rapidement la sécurité des sinistrés», a tweeté le président Emmanuel Macron samedi soir.
Outre les 410 gendarmes et 80 policiers déjà sur place, trois escadrons de gendarmerie mobile, soit «240 gendarmes supplémentaires», vont être déployés, a détaillé Edouard Philippe.
«Je comprends parfaitement la colère de ceux qui ont ce sentiment d'abandon immédiat», mais «plus de 1 000 personnes sont immédiatement intervenues sur site» et «depuis quatre jours, les services publics sont hyper mobilisés», a fait valoir dimanche le porte-parole du gouvernement français Christophe Castaner.
L'ouragan Irma a fait au moins dix morts et sept disparus dans les îles françaises, selon le dernier bilan, deux dans la partie néerlandaise. Au total 25 personnes ont été tuées pendant son passage dans les Caraïbes.
Après avoir frappé Cuba, Irma, remonté en catégorie 4, s'approchait dimanche de l'archipel des Keys dans le sud de la Floride, où plus du quart de la population a reçu l'ordre d'évacuer.