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Québec va compenser l’industrie du taxi

Agence QMI

Les contribuables québécois paieront plusieurs millions de dollars pour compenser l’industrie du taxi, dont la valeur des permis a chuté depuis l’arrivée d’Uber.

Le ministre des Transports Laurent Lessard en a fait l’annonce hier, au même moment où il confirmait que le projet pilote d’Uber serait prolongé pour une année supplémentaire.

C’est à Québec de payer «puisque c’est l’État qui change les règles du jeu», explique le ministre Lessard. Son prédécesseur, Jacques Daoust, s’était pourtant toujours opposé à débourser pour compenser les pertes subies par les chauffeurs de taxi.

Cette idée a fait bondir le porte-parole du Regroupement des intermédiaires du taxi de Québec, Abdallah Homsy. Pour lui, cela signifie que les permis de taxi seront remboursés «aux frais des contribuables» pour permettre à Uber d’opérer dans la province.

Le ministre créera une table de travail qui sera chargée de lui faire des propositions sur les formes que pourrait prendre cette compensation, mais Laurent Lessard a d’ores et déjà évoqué la possibilité «de retirer ou de racheter l’équivalent de 300 permis».

Selon lui, l’arrivée d’Uber sur le marché a fait chuter la valeur des permis de taxi de 38 %.

«On ne se donne pas plus tard que six mois, donc d’ici le printemps, pour identifier les solutions qui vont satisfaire les taxis qui étaient déjà existants au moment de l’entrée en vigueur du projet pilote», dit-il.

Restrictions

Du même souffle, Québec a annoncé de nouvelles restrictions auxquelles devra se plier Uber.

Désormais, la multinationale devra soumettre ses nouveaux chauffeurs à une vérification des antécédents judiciaires par les autorités policières, plutôt que de confier la tâche à une entreprise privée.

L’entreprise devra également fournir une formation de 35 heures par semaine, contre une vingtaine pour le moment.

Uber dénonce

Uber n’a pas tardé à dénoncer hier la «nouvelle réglementation rétrograde» imposée par Québec. «Nous sommes extrêmement déçus de ces changements additionnels qui mettent en péril notre capacité de continuer à opérer au Québec», a écrit la compagnie.

Le premier ministre Philippe Couillard s’est étonné de cette réaction. «Ce serait étrange» si Uber quittait le Québec, dit-il, puisque son gouvernement demande simplement de bonifier les mesures de sécurité et de formation.

«Tant mieux si on peut continuer l’expérience, mais si on nous demande d’autres concessions, on n’est pas dans le domaine de la réalité», a tranché Philippe Couillard.

Les nouvelles règles imposées à Uber

-Augmenter le nombre d’heures de formation pour les nouveaux chauffeurs

-Confier la vérification des dossiers criminels aux autorités policières

-Imposer une inspection mécanique tous les 12 mois

-Interdire l’utilisation d’un lanternon (enseigne lumineuse)

 

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