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«Progrès importants» sur l'ALENA malgré les tensions Canada-États-Unis

Le Canada, les États-Unis et le Mexique ont souligné des «progrès importants» lors du troisième round de renégociation du traité de libre-échange nord-américain (ALENA) malgré des tensions politiques croissantes entre les trois parties.

«Nous avons fait des avancées significatives sur des questions concrètes», a déclaré mercredi Chrystia Freeland, ministre canadienne des Affaires étrangères, à l'issue de cinq jours de négociations dans la capitale canadienne.

Elle a parlé de «progrès étonnants» sur «un certain nombre de questions plus techniques, mais très importantes».

«Certaines des questions les plus difficiles n'ont pas (encore) été abordées», a-t-elle cependant admis lors d'une conférence de presse.

Tout aussi enthousiastes, ses homologues, le ministre mexicain de l'Économie Ildefonso Guajardo et le représentant américain pour le commerce Robert Lighthizer, ont manifesté un optimisme prudent pour la suite des négociations.

«Il y encore beaucoup de travail devant nous, y compris sur des questions très difficiles et litigieuses», a noté M. Lighthizer.

«Nous avons des défis substantiels à relever», a renchéri M. Guajardo, mais le Mexique reste «ouvert à de nouvelles idées».

Cette séance de travail visant à moderniser l'Accord de libre-échange nord-américain en vigueur depuis 23 ans s'est achevée au moment où un nouveau différend commercial majeur a éclaté au sujet des ventes d'avions du constructeur canadien Bombardier aux États-Unis.

La tension entre Américains et Canadiens est montée d'un cran mardi avec la décision du gouvernement de Donald Trump d'imposer des droits antidumping de quelque 220% sur les avions CSeries de Bombardier que son concurrent Boeing accuse d'avoir bénéficié de subventions publiques leur permettant d'être vendus au-dessous de leur prix de revient.

Cette décision américaine, qui doit encore être confirmée, vient s'ajouter aux droits antidumping que les États-Unis ont imposés sur le bois de construction canadien et aux menaces proférées par le président Trump contre le secteur laitier canadien.

L'imposition de sanctions à Bombardier a provoqué la colère de l'opinion publique au Canada, déjà remontée à l'idée de devoir renégocier cet accord en vigueur depuis 1994 avec la libre circulation des marchandises sur un marché de 500 millions d'habitants.

Mais elle n'a pas eu d'impact immédiat sur le déroulement des négociations et n'a pas semblé ébranler la ministre canadienne des Affaires étrangères, qui a promis de régler cette nouvelle pomme de discorde séparément avec les Américains.

«Je pense que nous savons tous que c'est une administration protectionniste. Elle parle ouvertement d'une politique d'"America first". C'est une réalité avec laquelle le Canada doit composer», a dit Mme Freeland, en faisant du règlement de ce différend commercial une «priorité».

Le premier ministre canadien Justin Trudeau a répété que son gouvernement n'achèterait pas d'avions de combat Super Hornet de Boeing si Washington confirme les droits antidumping contre Bombardier.

Tenus à l'écart de ce tumulte, les négociateurs des trois pays ont fait état de «progrès importants dans plusieurs domaines» lors de cette séance de renégociation avec un rapprochement de leurs propositions respectives et en s'entendant sur des éléments du texte négocié.

«Des progrès ont été réalisés plus particulièrement dans les domaines des télécommunications, de la politique de la concurrence, du commerce électronique, des bonnes pratiques de réglementation, ainsi que du régime douanier et de la facilitation des échanges», ont-ils précisé dans une déclaration commune.

Les parties ont également échangé des propositions initiales en ce qui concerne l'accès aux marchés publics.

Les négociateurs se sont aussi entendus sur l'ajout d'un chapitre à l'Accord de libre-échange nord-américain consacré aux petites et moyennes entreprises, mais sans fournir de détails.

Ils prévoient par ailleurs d'achever la renégociation du chapitre sur la concurrence avant le prochain round de négociations à Washington, du 11 au 15 octobre.

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