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Jean-François Lisée appelle à l’unité

Le chef du Parti québécois (PQ), Jean-François Lisée, a appelé les gouvernements du Québec et du Canada à faire front commun pour défendre Bombardier, mise à mal par le Département du commerce des États-Unis qui lui a imposé des droits compensatoires de 220%.

Cette décision survient à la suite d’une plainte formulée par l’Américaine Boeing.

«On appelle le gouvernement du Québec et le gouvernement canadien à tout mettre en œuvre pour faire renverser cette décision», a indiqué M. Lisée, lors d’une mêlée de presse, mercredi matin.

Il a d’ailleurs qualifié ce jugement d’«absurde» et «d’intimidation commerciale», qui vise «un joyaux mondial de l’aérospatial».

«Ce n’est pas l’intérêt général des citoyens américains qui est en cause, c’est celui d’une compagnie (Boeing) qui a peur de Bombardier, peur de la C Series, et qui veut l’écarter de son marché intérieur», a-t-il analysé.

Lisée salue l’intervention de Trudeau

Signe que la défense de l’entreprise québécoise prime désormais sur les gains politiques, M. Lisée a salué l’intervention du premier ministre canadien dans le dossier.

«Je suis agréablement surpris de la fermeté avec laquelle Justin Trudeau a dit à Boeing: "Si vous faites ça pour détruire des emplois au Canada, nous n’allons pas être votre client pour des avions de chasse". Je salue cette décision-là», a-t-il indiqué.

Si M. Couillard n’est pas directement responsable de la décision du Département du commerce américain, M. Lisée croit que le premier ministre «a fragilisé Bombardier» en investissant 1,3 milliard $ dans la C Series, et non pas dans le conglomérat de Bombardier.

Le député de Rosemont assure par ailleurs que tout n’est pas perdu, et que le Québec et Bombardier ne sont qu’«au début d’une bataille».

La CAQ demande au fédéral de payer

Lors de la période de questions, mercredi matin, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) a proposé que le fédéral paie pour les droits compensatoires imposés à Bombardier.

«Est-ce que le premier ministre va demander au gouvernement fédéral de payer les droits compensateurs sur la commande de Delta?», a demandé François Legault.

«Si on disait ça aujourd'hui, ça signifierait qu'on accepte la décision et qu'on pense qu'elle va être définitive», a rétorqué M. Couillard.

Plus tôt mercredi, le leader parlementaire de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Bonnardel, avait pourtant souligné l’importance de «parler d’une seule voix».

«J’espère que M. Couillard et [la ministre de l’Économie, Dominique] Anglade vont avoir des pistes de solution pour la suite», a-t-il dit.

La CAQ a d’ailleurs demandé un débat d’urgence au Salon bleu pour permettre à chacun des partis de s’exprimer plus longuement sur la question.

«On doit se mettre au travail [...] On fait quoi avec une décision comme celle-là?», a ajouté M. Bonnardel.

Est-ce que la décision du Département du commerce aurait été différente si Québec avait investi dans le conglomérat de Bombardier plutôt que dans la C Series? «Je ne peux vous le dire», a répondu M. Bonnardel.

QS critique la direction de Bombardier

Pour sa part, le député de Québec solidaire (QS), Amir Khadir, a remis en doute la compétence de la direction de Bombardier pour mener à terme des négociations avec les États-Unis.

«Je ne suis pas certain que les dirigeants de Bombardier aient toutes les compétences pour faire pression sur les États-Unis. On ne trouve pas le même génie à la direction de la compagnie que sur le plancher des usines. On l’a vu année après année», a-t-il indiqué.

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