Un procès très long et attendu s'amorcera lundi au palais de justice de Sherbrooke: celui des trois ex-employés de la Montreal Maine et Atlantic Railway (MMA), compagnie au cœur de la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic.
Thomas Harding était le conducteur du train, celui qui a sécurisé le convoi sur la voie ferrée à Nantes, municipalité voisine de Lac-Mégantic. Jean Demaitre était directeur de l'exploitation pour la MMA, alors que Richard Labrie était contrôleur ferroviaire.
Les trois hommes sont accusés de négligence criminelle causant la mort de 47 personnes à la suite du déraillement de train survenu en pleine nuit, le 6 juillet 2013, au centre-ville de Lac-Mégantic.
L'étape finale de la sélection des jurés se déroulait vendredi au palais de justice de Sherbrooke.
Dix hommes et quatre femmes entendront le procès, dont la durée est évaluée à trois ou quatre mois. Au final, 12 jurés seront choisis au hasard pour les délibérations et auront à déterminer de la culpabilité ou non de chacun des accusés.
Pour être tenus criminellement responsables, ils doivent avoir commis une faute très grave ou avoir eu un comportement qui déroge considérablement de la norme.
La poursuite reproche aux accusés, par leur présumée omission d'agir ou les actions qu'ils ont posées, d'avoir fait preuve de négligence et fait en sorte qu'en pleine nuit, le train chargé de pétrole se mette à circuler sans surveillance et déraille en plein centre-ville de Lac-Mégantic, où 47 personnes sont malheureusement décédées.
Le ministère public souhaite faire entendre 36 témoins, soit 24 civils, 11 policiers et un expert.
Les jurés doivent s'attendre à ce qu'une grande partie de la preuve soit très technique.
La négligence criminelle causant la mort est passible d'une amende, mais aussi d'une longue peine d'emprisonnement.
Lundi matin, la poursuite fera son exposé d'ouverture puis fera entendre ses premiers témoins, fort probablement des policiers qui ont fait l'analyse des nombreuses scènes.