Après la surtaxe de 220% annoncée avec fracas mardi par Washington visant spécifiquement les avions de la C Series, c’était au tour de l’Organisation mondiale du commerce d’y aller trois jours plus tard d’une décision qui ne fait pas l’affaire de Bombardier.
«C’est sûr que ça a été une semaine difficile [pour Bombardier], affirme d’emblée la ministre de l’Économie Dominique Anglade, en entrevue à LCN. Pas surprenante par ailleurs la décision avec Embraer et l’OMC parce qu’ils avaient déjà donné des signes avant-coureurs. Ça arrive la même semaine que l’autre événement, mais c’était aussi prévu.»
Confirmée comme candidate libérale en vue des prochaines élections provinciales dans Saint-Henri-Sainte-Anne, la ministre juge «vraiment abusifs» les droits compensateurs de 220% que le département du Commerce américain a imposés à l’avionneur québécois à la suite d’une plainte de Boeing.
Et le plus récent chapitre à s’être ajouté à cette semaine chargée pour le fleuron québécois de l’aéronautique concerne la décision de l’OMC, annoncée par son concurrent Embraer, de mettre sur pied un tribunal d'arbitrage, à la demande du Brésil.
«C’est maintenant au tour de Bombardier d’aller sur les marchés européen, africain et asiatique pour promouvoir la C Series. Et pour nous, de faire un travail de défense auprès du département du Commerce [des États-Unis] puisque la décision restera préliminaire jusqu’au mois de janvier.»
Mme Anglade précise que la stratégie du gouvernement Couillard sera de tirer profit de la croissance importante en Afrique en s’employant à faire débloquer des partenariats avec des avionneurs.
«Il y a également beaucoup d’appétit au niveau de l’Asie. Il faut donc redoubler d’efforts, être présents et avoir les missions pour accompagner l’entreprise», insiste-t-elle, tout en se disant confiante pour la suite des choses lorsqu’on arrivera à l’étape juridique.
Évoquant le dossier du bois d’œuvre, la ministre Anglade souligne que «lorsqu’on est allés en cour, on a toujours gagné. C’est pas parce qu’on est plus petits que les Américains... il faut qu’on soit plus agressifs, plus agiles et surtout qu’on ait raison. Et cette fois-ci encore, on va avoir raison», dit-elle avec conviction.