Une manifestation organisée par environ 700 cols bleus devant l’hôtel de ville de Laval, mardi soir, a entraîné le report de la dernière séance du conseil municipal avant les élections de novembre à mercredi.
Sur place, des employés brandissaient des pancartes du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ).
Le maire de Laval et candidat à la mairie, Marc Demers, a déploré les agissements des manifestants. «L’accès à la salle du conseil a été bloqué aux citoyens. Les manifestants ont renversé une barrière de sécurité. Le bruit était assourdissant à un point où les voisins de l’hôtel de ville s’en sont plaints», a écrit M. Demers sur sa page Facebook en fin de soirée pour expliquer le report de la séance du conseil de ville.
Le maire a aussi accusé les travailleurs de «brimer la démocratie». «Nous reconnaissons la liberté d’expression de nos syndiqués, et leur droit de manifester. Cependant, les Lavallois ont quant à eux le droit de participer au conseil municipal de leur ville, et ce, dans des conditions fonctionnelles ce qui n’était malheureusement pas le cas ce soir», a estimé M. Demers.
L'opposition dénonce l'annulation de la séance
Le chef de l’opposition officielle à Laval et candidat à la mairie Jean-Claude Gobé, qui a rencontré des manifestants, s’est montré solidaire des travailleurs.
«Le maire avait promis des choses aux cols bleus, mais quand ils sont revenus à la table des négociations récemment, ils ont constaté un recul», a fait savoir le chef de l’opposition officielle de Laval, Jean-Claude Gobé, en entrevue à TVA Nouvelles.
«Je les comprends. Quand on donne sa parole, on la tient et on continue de négocier.»
M. Gobé a dénoncé le fait que le maire Marc Demers ait «profité» de la manifestation pour annuler le conseil municipal.
«Il utilise ce prétexte. C’est antidémocratique. Ce report du conseil à demain va empêcher de nombreux citoyens de poser des questions sur des dossiers importants», a dénoncé M. Gobé.
Le candidat à la mairie Michel Trottier a aussi dénoncé le report de la séance du conseil. «Marc Demers a perdu le contrôle de l’hôtel de ville et n’est plus digne de la confiance des citoyens. Il a dissous le conseil sans que la greffière ne puisse demander le vote, c’est une erreur de procédure inacceptable», a fait valoir M. Trottier dans un communiqué en déplorant une «banalisation troublante du droit à manifester».
La convention collective des cols bleus de Laval est échue depuis 2016. Le syndicat et la Ville sont engagés dans un processus de médiation pour tenter d’en venir à une entente.