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Un homme enragé? Délirant? En dépression profonde?

Un psychiatre estime que, bien qu’on n’en sait bien peu sur l’homme qui a ouvert le feu sur une foule dimanche à Las Vegas, tout semble pointer vers la maladie mentale.

Écoutez ci-dessus l’entrevue complète avec le psychiatre Gilles Chamberland

«C’est totalement absurde. On n’a rien de logique pour expliquer ça; pas d’antécédents judiciaires, les proches ne semblent pas l’avoir vu venir. À ce moment-là, ça oriente vers de la maladie», estime le médecin psychiatre et directeur des services professionnels à l’Institut Philippe-Pinel, Gilles Chamberland.

 

Bien entendu, le spécialiste n’a pas rencontré Stephen Craig Paddock avant son passage à l’acte. Il base donc son analyse sur les quelques informations qui ont filtré sur ce riche retraité de 64 ans.

Maladie neurologique?

Selon le psychiatre, il est possible qu’une tumeur au cerveau soit à l’origine du débalancement de l’individu; on a trouvé chez des tueurs de masse une explication neurologique à leurs gestes. Toutefois, M. Chamberland penche pour l’option de la maladie psychiatrique, que ce soit un trouble délirant ou une dépression profonde, entre autres, avec énormément de colère.

«Un des éléments principaux, c’est non seulement cette violence qu’il a faite sur des gens, mais le fait qu’il se soit suicidé après, qu’il était prêt à sacrifier sa vie faire ça, on est vraiment dans le domaine de la maladie.»

Les changements dans les comportements de l’homme seraient survenus dans les derniers jours. Sa compagne était en voyage au moment du carnage.

«Ça exclut un peu le glissement vers [la radicalisation], analyse le Dr Chamberland. Ça serait surprenant que quelqu’un glisse au point de devenir fanatique à ce point-là sans que son entourage s’en rende compte.»

Un geste planifié

Quoi qu’il en soit, les gestes de Paddock étaient clairement planifiés. Il semble clair que ce n’était pas un impulsif. Certaines maladies mentales n’affectent pas l’intelligence, rappelle le psychiatre.

«On va mettre toute notre intelligence au service de ce délire ou de ce désir de vengeance ou de faire du mal», soulève-t-il.

La préparation du tireur a duré pendant plusieurs jours, suggèrent les premiers éléments de l’enquête. Est-il possible qu’il n’ait pas eu de contact avec la réalité pendant toute cette période?

«Il y avait peut-être des hallucinations qui soutenaient ce délire-là. Ça peut être une dépression profonde d’un individu qui voulait se suicider et qui s’est dit qu’il allait se venger contre la société avant. Ça prend énormément de rage pour faire quelque chose comme ça et se suicider après», remarque le Dr Chamberland.

Et s’il n’a pas laissé de notes ou de message, il est possible qu’on ne sache jamais ce qui l’a poussé à briser autant de vies.

«Si c’est quelqu’un qui avait une cause à défendre, habituellement ces gens-là en profitent pour mettre de l’avant cette cause», souligne le spécialiste.

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