Quatre ouragans dans l’Atlantique, deux séismes au Mexique et une canicule historique au Québec, le tout en quelques semaines. Alors que la nature se déchaîne, le météorologue Gilles Brien fait le point sur le changement climatique dans un nouveau livre.
En librairie depuis mercredi dernier, l’ouvrage intitulé Ce qu’on ne vous dit pas sur le changement climatique aborde la question avec lucidité en démêlant le vrai du faux.
«Le changement climatique est devenu une religion, lance Gilles Brien. Ce n’est plus approché comme une science, c’est maintenant quelque chose auquel on croit ou on ne croit pas. Avec ce livre-là, j’ai voulu mettre de côté les exagérations et revenir aux faits.»
Celui qui a été météorologue à Environnement Canada pendant 33 ans a dressé un bilan des dernières recherches pour répondre aux questions les plus répandues sur le changement climatique, de façon vulgarisée.
Il tenait également à éviter les discours alarmistes, qui, selon lui, ne servent à rien sauf à apeurer la population.
«Je voulais faire comprendre aux gens préoccupés par le changement climatique que l’avenir n’est pas si noir que ça, mais qu’il faut quand même faire quelque chose», mentionne M. Brien.
Plus de désastres?
Lorsqu’on parcourt le second livre de Gilles Brien, on rencontre en effet certaines affirmations rassurantes. Par exemple, les trous de la couche d’ozone se résorbent et le réchauffement planétaire a ralenti depuis 1998.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le nombre de désastres météorologiques n’est pas non plus en augmentation. Cela pourrait toutefois changer si la température de la Terre continue d’augmenter.
D’autres faits relevés par l’ex-président de l’Association professionnelle des météorologistes du Québec sont inquiétants. Les hausses prévues du niveau de la mer ont été sous-estimées, l’Antarctique se réchauffe et le pergélisol abrite de dangereux virus qui risquent de ressurgir.
Il ne faut donc certainement pas garder les bras croisés devant la menace que représente le changement climatique.
Pas trop tard
«On n’a pas le choix d’agir, parce qu’il n’y aura plus de pétrole dans 30 ou 40 ans, de charbon dans 90 ans et d’uranium dans 95 ans, indique le collaborateur du «Journal de Montréal». S’il est un peu trop tard pour espérer stopper le changement climatique, il n’est pas trop tard pour l’atténuer et s’y adapter.»
Pour ce faire, Gilles Brien considère qu’il ne faut pas uniquement s’appuyer sur la technologie moderne.
«Les gens se rassurent parfois en se disant que des technologies vont nous sauver. Mais tout ce que ça fait, c’est nous convaincre qu’on n’a pas besoin de changer nos habitudes, alors que c’est là-dessus qu’il faut se concentrer», conclut-il.