Le ministre britannique du Commerce, Greg Clark, a laissé entendre mardi que le Royaume-Uni pourrait revoir des ententes commerciales avec Boeing si l’entreprise américaine ne règle pas son différend avec Bombardier.
Le ministre a dit à la Chambre des communes que Londres est déjà entré en contact à plusieurs reprises avec des représentants de Boeing pour leur demander d’abandonner leur plainte contre Bombardier au département américain du Commerce.
M. Clark a aussi affirmé que, si elle persiste, Boeing se met à risque de ne plus obtenir de contrats militaires au Royaume-Uni. Le ministère de la Défense britannique a actuellement deux contrats pour acheter 50 hélicoptères Apache et huit avions-espions P-8 à Boeing, selon le «Globe and Mail».
«Nous nous attendons, tout comme le gouvernement canadien, que si vous contribuez aux institutions qui supportent le secteur [aéronautique], vous ne causez pas, en parallèle, d’importants dommages à un autre pan majeur de ce secteur», a affirmé le ministre Clark.
Au Canada, le gouvernement de Justin Trudeau a déjà indiqué avoir gelé l’achat de 18 avions de chasse Super Hornets à Boeing en raison du différend commercial.
Rappelons qu’en vertu de deux décisions préliminaires rendues par le département américain du Commerce, des frais compensatoires et antidumping de 300 % ont été infligés aux avions C Series de Bombardier, faisant quadrupler leur prix sur le marché américain.
La première ministre Theresa May a déjà évoqué à deux reprises le dossier dans des discussions avec le président Donald Trump.
Bombardier emploie environ 4000 personnes au Royaume-Uni, majoritairement en Irlande du Nord. Le gouvernement britannique a aussi investi 187 millions $ (113 millions de livres) dans l'entreprise montréalaise.